Ben ça alors !

C1 C2
" Je ne connais absolument rien à la musique. Pour ce que je fais, je n’en ai pas besoin !"
Elvis Presley

"Hiroshima, mon amour" le drôle d'hommage à une mère


6 août 1945
Il y a 80 ans... 
Un massacre pour un nouveau concept : la dissuasion nucléaire.
Un crime de guerre que toute une littérature justifiera au nom de la paix et d'un "équilibre de la terreur" à effet boomerang.

Il y a 80 ans, l'hommage d'un "petit garçon" (Little Boy) à sa maman, Enola Gay.

►Orchestral Manœuvre in the Dark - "Enola Gay"


02 mai, 2025

Ray Ventura et les Collégiens - Swing à la française

Je vous parle d'un temps que les moins de.... pfiouuuu !
Tiens ! Même moi j'aurais pu ne pas connaître, c'est dire si ça date !

Heureusement, il y avait la télévision !

Une seule chaîne, en noir et blanc et plein de films le dimanche !
Et ce dimanche après-midi c'est un film musical "Nous irons à Paris" (1950) avec une bande de joyeux lurons.
Un titre qui me mettra tellement en joie que je ferai des kilomètres autour de la table en secouant mon popotin d'enfant de cinq ans en chantant à tue-tête A la mi-août !

Je venais de découvrir Ray Ventura et ses Collégiens.

Pour comprendre l'immense succès que connaîtra la formation, il faut se resituer dans le contexte de l'époque.
Il n'est pas vraiment serein.
La France se remet péniblement de la grande boucherie de la Première Guerre mondiale, la "der des der" et ils veulent de la joie, de la bonne humeur !
Ce seront les Années Folles jusqu'à la crise de 1929 mais ils ne savent pas que c'est l'entre deux guerres tandis qu'à Munich un petit caporal prend des poses et vitupère, se rêvant en Néron du millénaire.

Ray Ventura, 50 ans de jazz et d'amitiés

Né à Paris le 16 avril 1908, le jeune garçon découvre la musique des libérateurs américains, le jazz.
Il est encore un peu jeune pour fréquenter les clubs de Saint Germain des Prés où la jeunesse branchée se trémousse sur ce que les parents considèrent comme

Mais la piqûre a pris sur ce jeune pianiste de formation classique. Élève du prestigieux lycée Janson de Sailly, il y fréquente un étudiant franco-américain, Edouard Stanton Foy, dont il rejoint le groupe, le Titcomb’s Orchestra. En 1924 le Titcomb’s Orchestra devient The Collegiate Five.

De l'amateurisme au succès

Il fallait avoir la passion chevillée au corps pour se lancer dans le jazz en 1926 !
La radio (plus précisément la TSF) est encore confidentielle et les enregistrements rares. En Europe il y a peu de formations musicales dans le genre et la population est quant à elle assez peu branchée sur ce qu'elle considère comme "de la musique de nègres" ou "de sauvages".
Mais quand on aime...

Le combo s'accroche.
Les Collegiate Five répètent assidument dans un gymnase que leur prête un certain Albert Cuisin près du lycée et leur premier public sera celui des fêtes estudiantines. Grâce à Albert Cuisin ils donnent leurs premières vraies représentations publiques lors de soirées mondaines.

En 1928 Edouard Stanton Foy passe la main à Ray Ventura qui rebaptise le combo "Ray Ventura and his Collegians" qu'il francisera plus tard.
Pour la petite histoire, Stanton Foy reste dans l'univers du jazz et dans les années 30 il sera musicien dans l'Orchestre Eddy-Binder.

Dix ans pour convaincre

Pour le moment on n'en est pas là et la formation cherche un peu son identité tout en restant fidèle au jazz.

1929 une année charnière

Les études sont loin pour Ray Ventura qui se consacre quasiment à plein temps à la musique et son orchestre.

A cette période le combo reprend des standards américains. 
Les "Collégiens" vont et viennent, musiciens de talent mais aussi des comédiens. A la prestation musicale s'ajoute une prestation scénique qui évoluera jusqu'à faire du combo un des plus grands orchestres à sketches, sinon le plus grand.


Ray Ventura et ses Collégiens commencent à se produire en province sur des scènes plutôt mondaines ou branchées.
Engagés par le Casino de Deauville: ils sont remarqués par un responsable de la Compagnie Générale Transatlantique qui leur propose d'aller à New York. Pour prix du billet, ils assureront les animations à bord.
C'est l'occasion pour Ray Ventura de rencontrer son idole, Paul Whiteman, chef d'un Big Band blanc qui commanda et joua pour la première fois un concerto qui allait devenir célèbre, Rhapsody in Blue de Garshwin..

En 1929 les Collégiens enregistrent leur tout premier album. Cette joyeuse bande d'amateurs passionnés met du cœur à l'ouvrage qui malgré un talent avéré n'en reste pas moins une un combo à l'effectif fluctuant. Fluctuant nec mergitur

L'arrivée de deux nouveaux va changer le destin de l'orchestre, il s'agit de Paul Misraki et Loulou Gasté.
Bien qu'il n'en fut pas officiellement membres, on peut considérer André Hornez comme Collégien honoris causa car sa collaboration en tant que parolier dura du début à la fin du combo qui lui doit ses plus grands succès.

Années 30 : tout va très bien pour les Collégiens

Le début des années 30 marque une montée en puissance de Ray Ventura et ses Collégiens.
Même si on ne peut pas encore parler de triomphe, désormais le public se déplace non plus seulement pour danser sur leur musique mais pour les écouter et les voir.

Ray Ventura est fine mouche qui a compris que le jazz germanopratin est plutôt hermétique pour la très grande majorité des Français, peut-être trop "intellectualisé".
Faut quand même pas oublier que toute cette équipe a l'âge des études, à peine l'âge de la majorité (21 ans à l'époque) pour certains et, comme disait ma grand' mère "On leur appuierait sur le nez qu'il en sortirait du lait".
Mais depuis leurs débuts à Janson de Sailly leur maîtrise instrumentale est désormais reconnue.
De leurs prestations dans les soirées mondaines d'Albert  Cuisin et de leurs modèles américains, ils ont conservé un dress code classe (costume blanc et cravate bleue).
On les voit dans les grandes salles et cabarets parisiens mais aussi dans des pays voisins. Le rythme effréné des tournées en épuisera plus d'un !
En 1932 deux futurs grands noms du jazz rejoignent les Collégiens, Raymond Legrand et Stéphane Grappelli. L'un et l'autre voleront rapidement vers une carrière solo mais Raymond Legrand collaborera en tant qu'arrangeur avec Ray Ventura. A la guitare on trouve un joueur de banjo, Loulou Gasté.

Ray Ventura, des Collégiens et une marquise

A cette image de big band Ray Ventura ajoute une touche comique où les musiciens miment leurs chansons avec drôlerie en faisant de véritables sketches.
C'est l'ultime étape vers le mariage que Ray Ventura appelle de ses vœux, celui du jazz et de la chanson comique.
Pari hasardeux pour les puristes du jazz mais qui va se révéler gagnant.à partir de 1935..

Depuis un an la formation est enfin stable. Mais si les tournées s'enchaînent, toutes ne soulèvent pas l'enthousiasme du public.
Un soir comme ça, après un accueil tiède du public nîmois, les Collégiens ont le moral dans les chaussettes..Ils sont conscients qu'il leur faut trouver quelque chose pour accrocher le public.


Si on en croit Paul Misraki, cité par Wikipédia, ce serait Coco Aslan qui aurait eu l'idée de l'histoire d'une "lady écossaise". 

Misraki jette les premières notes. Il y passera toute la nuit, en compagnie de Henry Laverne et Bach (pas Jean-Sébastien mais Charles-Joseph Pasquier compositeur de Quand la Madelon) avec qui il finalise les paroles inspirées d'une vieille légende qui a traversé le temps et les frontières jusqu'à une traduction française "Tout va très bien ou le Noble ruiné".
Raymond Legrand peaufine les arrangements mais son nom disparaîtra de la deuxième déclaration à la Sacem (photo).
L'orchestre n'a que la journée pour répéter ce nouveau titre, Tout va très bien, Madame la Marquise.afin de le jouer le soir même.

Quand Ray Ventura et ses Collégiens interprètent le titre écrit à la hâte dans la nuit, c'est un véritable triomphe!
Les déboires en cascade de la malheureuse marquise font le bonheur du combo qui est propulsé sur une voie triomphale..

Toute la France chante Tout va très bien Madame la Marquise et ça deviendra même un gimmick encore utilisé de nos jours pour entretenir l'optimisme alors que les faits qui ne portent pas à l'être; optimiste ! Une façon pour les chroniqueurs de l'époque et ceux d'aujourd'hui de se moquer de la parole officielle.

Le disque s'écoule à 600 000 exemplaires, une véritable prouesse en 1936 où les premiers électrophones sont un luxe et où l'industrie du disque en est à ses balbutiements !

La chanson comique est mise en scène par les musiciens qui l'interprètent sous forme de véritable petite saynète pour la plus grande joie du public.
Ray Ventura et ses Collégiens ont trouvé leur voie et leurs chansons comiques "où les mots tordants vont tambour battant, c'est idiot, mais c'est marrant !" vont cartonner auprès du grand public, pourtant pas acquis au jazz.

Le mariage d'un jazz entraînant et technique avec leur humour potache séduit tout le monde et leur ouvre toutes grandes les portes du succès populaire.


Ray Ventura ouvre son cabaret sur les Champs Élysées.
Les tournées en France et à l'étranger s'enchaînent, les succès aussi, composés pour la plupart par le binôme que forme le fidèle Paul Misraki et le parolier André Hornez.

Une certaine image de la France

Calembours, jeux de mots approximatifs ou tirés par les cheveux, allusions qui mettraient nos super wokistes actuels en PLS d'indignation (ils seraient capables de faire interdire Ça vaut mieux que d'attraper la scarlatine !), le répertoire des Collégiens peut paraître léger sinon superficiel.

Comme indiqué en début d'article, les Français veulent oublier le traumatisme de la première guerre mondiale, presque à n'importe quel prix.
La crise de 1929 ? La Crise est finie chasse les idées noires. La montée du nazisme, l'antisémitisme brutal de l'époque et les menaces de guerre ? Ça vaut mieux que d'attraper la scarlatine.
Les Français ont fait le choix de la politique de l'autruche et de la rigolade en se demandant Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?
Les accords de Munich semblent leur donner raison.

Les Collégiens dans la guerre : l'exil 

La rencontre entre Hitler, Chamberlain et Daladier rassure une France pacifiste... jusqu'à l'invasion de la Pologne. Commence alors la "drôle de guerre". C'est encore la période de la rigolade où les artistes vont amuser les troufions de la ligne Maginot qui attendent que ça se tasse.

Ray Ventura et ses Collégiens chantent une chanson d'origine irlandaise traduite par Paul Misraki, On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried, l'équivalent de notre ligne Maginot.

L'optimisme reste encore intense car il est inenvisageable que l'Allemagne qu'on pense affaiblie s'attaque à la "première armée du monde" et encore moins la vaincre !
La stupéfaction devant la percée de Sedan et la guerre éclaire sera toute aussi intense !

Après avoir été affecté au train des équipages (logistique terrestre de l'armée de terre), Ray Ventura reconstitue les Collégiens à la signature de l'Armistice.
Les Collégiens remballent les cordes et les pinces à linge et plient bagages direction la zone non occupée où ils se produiront, tournant également en Suisse.

Exil au Brésil avec un nouveau Collégien

En France, le temps se brouille pour les juifs, d'abord en zone occupée par les Allemands puis en zone "nono". Entre 1940 et 1941 le gouvernement de Vichy durcit les lois anti juives les écartant de la vie publique.

Ray Ventura, qui est juif, anticipe.
Il met ses œuvres entre les mains de Raymond Legrand afin d'éviter la spoliation et va négocier pied à pied avec Pierre Laval pour obtenir les laisser-passer qui permettront à la troupe de s'exiler.
Il a bien fait d'anticiper car le 11 juin 1942 les artistes juifs sont écartés de la vie artistique.
Les Collégiens splitteront, certains rejoindront Raymond Legrand qui a choisi sinon la collaboration mais au moins l'entente avec les autorités allemandes, les autres suivront Ray Ventura au Brésil.

Après quelques difficultés à la frontière espagnole, les Collégiens embarquent le 20 novembre 1941 à Cadix, à bord du El Cabo de Buena Esperanza. Ils atteindront la baie de Rio un mois plus tard.

L'exil des Collégiens ne sera pas de tout repose.
Le répertoire de la formation ne connaîtra pas partout le même accueil (c'est le moins qu'on puisse dire), les Collégiens s'éparpilleront, y compris le nouveau venu qui dès 1942 envisagera une carrière solo.

Arrivée des Collégiens Buenos Aires 12/07/1942)

En 1940 (SRC) un nouveau Collégien venu des Antilles rejoint la troupe, un certain Henri Salvador.


Pour le jeune Antillais le climat politique français est aussi malsain que pour les Français juifs et il suit les Collégiens outre-Atlantique.
C'est un amuseur né dont les pitreries sauveront parfois le combo du naufrage lors de certaines tournées sud-américaines. Son imitation de Popeye fait hurler de rire le public.
Ce jeune chanteur à la voix de crooner est également un bon guitariste qui entre deux tournées avec les Collégiens commencera à composer et enregistrer en solo.

 Je ne résiste pas au plaisir de vous présenter un petite curiosité enregistrée en 1945, un petit sketch signé Henri Salvador et Ray Ventura. Diffusé en fin d'année sur Radio Genève, Le Collaborationniste, sketch à l'eau de Vichy, épingle trois des grands noms du cinéma français à travers l'imitation du jeune chanteur.


En 1944 Ray Ventura accompagne Paul Misraki à Hollywood où celui-ci a décroché des engagements pour des musiques de films.

Quand sonne enfin l'heure de la Libération, la formation fait un retour triomphal en France.

Ray Ventura, Nouvel Orchestre et reconversion

La guerre et l'exil ont sérieusement malmené Les Collégiens qui se sont éparpillés.
Ray Ventura monte une nouvelle formation avec des anciens et des nouveaux, "Le Nouvel Orchestre de Ray Ventura" mais si la maturité est passée par là, dans le cœur du public, encore de nos jours, ce nouvel orchestre reste "Les Collégiens".

Le Nouvel Orchestre (décembre 1945)

Henri Salvador est là mais pour un an car sa carrière solo commence à décoller.
Cela ne l'empêche pas de faire des apparitions ponctuelles comme dans le film "Nous irons à Paris" où il a fort à faire avec les Peters Sisters !

• A propos de cet extrait :

Si la musique du film est signée Paul Misraki et les paroles des chansons André Hornez, A la mi-août a été coécrite par Henri Genès, ici en salopette (on le verra dans des épisodes du Gendarme... aux côtés de Louis de Funès, ou dans L'Animal avec Belmondo), Lucien Jeunesse qui prête sa voix au beau gosse du milieu (Philippe Lemaire) et qui deviendra pendant 30 ans le présentateur vedette du "Jeu des 1 000 francs" dont les plus anciens Melomaniacs n'ont pas oublié le célèbre "Et à demain, si vous l'voulez bien !" et le chef d'orchestre en personne, Ray Ventura.
Quant à la jeune chanteuse, vous ne l'aurez peut-être pas reconnue mais c'est la jeune Françoise Arnoul qui jouera des rôles plus sulfureux dans une carrière bien remplie au cinéma et à la télévision.

Mais revenons-en à nos Collégiens.

Si le retour des Collégiens est triomphal et que les Français ont besoin de rire après deux guerres en trente ans, les plus meurtrières de l'histoire, les circonstances ne sont plus les mêmes.

L'ère n'est plus aux grandes formations et aux grandes tournées, financièrement beaucoup plus onéreuses. Le Nouvel Orchestre de Ray Ventura en tient compte.
Autre chose se profile qui changera durablement les règles du music-hall, les progrès techniques qui vont amener le spectacle dans les foyers. C'est le développement technologique qui fera entrer la TSF dans presque tous les foyers, et plus tard la télévision. Le cinéma lui aussi se développe.
De plus, on ne rit plus des mêmes choses ni de la même manière.
Au sortir de la Shoah, difficile de faire rire avec "cette petite queue qu'on mutile" quand bien même on est juif soi-même.

Nouveaux arrangements et cinéma

Le combo reste fidèle au jazz et au swing mais il a ramené de son exil des rythmes latinos, plus dansants encore, comme ci-dessus ou encore Maria de Bahia ou Insensiblement dans un registre plus sentimental, immortalisé par Henri Salvador.

Les "Collégiens" font [aussi] du cinéma

La question financière limitant les tournées d'un tel ensemble, Ray Ventura et son Nouvel Orchestre toucheront le public via un autre vecteur : le cinéma.
Ce n'est pas une première, Les Collégiens étant déjà apparus au cinéma avant guerre.
Mais cette fois, Ray Ventura est aux manettes.

Avec Bruno Coquatrix, directeur de l'Olympia, il fonde la boîte Hoche Productions.
Avec des films comme Mademoiselle s'amuse, Nous irons à Paris, Nous irons à Monte Carlo le combo touche un large public. Il produira D'où viens-tu Johnny ? en 1963 avec Johnny Hallyday en vedette et coproduit Et Dieu créa la femme avec Bardot.

Tourné en 1962, Nous irons à Deauville marque la fin de la grande époque des Collégiens.
Si la musique est signée Paul Misraki, Ray Ventura et son orchestre y apparaissent pour un titre, Les Parisiens.
Le film réunit la fine fleur du cinéma comique : Louis de Funès, Michel Serrault, Michel Galabru et un jeune chanteur qui pousse la chansonnette, un certain Sacha Distel.

Sacha Distel, le digne neveu de tonton Ray


Fils de la sœur de Ray Ventura, Sacha Distel a toujours admiré son oncle... et sa musique.
Tout gamin il lui arrivait de venir assister aux répétitions des Collégiens et il joua même du saxo miniature en leur compagnie.

Le rythme des tournées s'étant nettement ralenti après guerre, le jeune Sacha devenu ado, put se mêler plus souvent à la joyeuse troupe.
C'est ainsi qu'en 1947, sur le tournage de Mademoiselle s'amuse (1947) que son destin va basculer.
Lui qui est déjà un bon pianiste devient l'élève d'Henri Salvador.

Pour parfaire sa "formation" jazz, Ray Ventura le prend un temps comme "Collégien".
Familial, affectif et musical, le lien qui unit les deux hommes est solide et après le décès de son oncle, Sacha Distel réunira à son tour "ses" Collégiens pour reprendre les succès de la formation d'oncle Ray. Certains "anciens", devenus vedettes à leur tour, tel Stéphane Grapelli, se joindront à cet hommage.

L'chef d'orchestre aime toujours la musique ♫

Pour de nombreuses vedettes du music-hall les années 50 et 60 furent "meurtrières" en signant la fin de nombreuses carrières.
Outre les raisons déjà évoquées, la mode n'est plus aux chansons comiques et la vague yéyé est en train de se former qui va tout submerger.

Mais Ray Ventura est insubmersible ou presque. 

Producteur de films, il se lance aussi dans l'édition musicale en fondant Les Disques Versailles, avec Bruno Coquatrix, en 1954/55.
Sacha Distel, Mickey Baker ainsi que Ray Charles y enregistreront leurs premiers disques.
Parmi ceux que Ventura lancera, un jeune chanteur qui deviendra une légende.

Ray Ventura, Georges Brassens et Patachou (1954) AFP

Quand les interviewers lui demandaient qui étaient les idoles de sa jeunesse, invariablement Georges Brassens citaient Ray Ventura, Paul Misraki et, plus tard, Charles Trénet.
Ray Ventura sélectionne ses artistes et il apprécie le jeune et timide Sétois. Vous êtes-vous jamais demandé à quoi ressemblerait la musique de Georges Brassens s'il avait été un jazzman ?

En 1957 Ray Ventura enregistre un maxi 45 T (ce qu'on appelle aujourd'hui un EP pour Extended Playing) ; Ray Ventura Vive Brassens (Youtube).
Et si Brassens avait été un Collégien ? Il avoue lui-même en avoir rêvé.


Toute une vie consacrée au jazz

La fin des années 60 sonne le glas pour l'orchestre de Ray Ventura mais pas totalement pour ce dernier.

Cet amoureux fou de musique, de jazz surtout, retrouve les nuits "zazoues" de Saint Germain des Près où il continue de jouer du jazz. 
Il y rencontrera par exemple un autre fou de jazz, aussi perché, un certain Boris Vian avec qui il jouera On est pas là pour se faire engeueuler, avec Philippe Clay.
Ceux avec qui il a travaillé, ponctuellement ou durablement, sont restés des amis.

Il laisse un sacré héritage à la chanson française ! 
Il fut un des pionniers du jazz en France en le mettant à la portée de tous. Il fut celui qui initia le développement de grands orchestres de jazz tels Raymond Legrand, Jacques Hélian et plus tard le Big Band de l'Olympia qui accompagna Frank Sinatra à la demande de Quincy Jones.
Fin des années 70, début des 80s il inspirera Le Grand Orchestre du Splendid.
Si tous les Collégiens ne sont pas devenus des stars, nombreux sont ceux qui doivent leur carrière à Ray Ventura.

En 1978 il se retire à Palma de Majorque. Il décède le 29 mars à la clinique de Palma d'un accident cérébral.
En nous laissant un message.

Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?

 

13 commentaires:



  1. Bonjour,
    .
    j'ai connu par les parents
    et j'aime bien
    sans etre fan absolu
    .
    .
    merci de toute cette page d infos
    et de ces airs a ecouter
    le retour de ce genre musical avec Sacha
    .
    j'ai des 33 tours des parents mais jamais refaits en mp3
    je dois avoir recupéré des titres par internet
    c'est bien un peu ..............mais pas trop dans ma playlist
    puisque je n'ai pas fait en mp3 par ordi
    LOL
    .
    .
    Hier premier mai
    Avec les parents passé
    Je remercie ceux parmi vous
    Qui m'ont adressé des mots doux

    Vendredi vient ici
    Et moi, je passe souhaiter
    En vos blogs mes amis
    Un weekend bien ensoleillé







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    1. Ah là là ! Que j'ai pu saouler tout le monde avec A la mi-août mais aussi La Scarlatine !
      Depuis 60 ans, je les écoute régulièrement et depuis quelques temps, ils me font un peu de bien au moral !
      Ça me met du fun au cœur !
      En plus ils sont musicalement très bons !.
      Si tu écoutes la première moitié de la PL, je ne sais pas ce que tu en penses mais leurs paroles ne passeraient plus aujourd'hui !
      Mais c'est sûr que ça change de ce que tu écoutes généralement ! 😄😂

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  2. comme tu dis ça ne nous rajeunit pas ma bonne dame... souvenirs souvenirs... gros bisous

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    1. Non mais finalement, c'était bien plus novateur à l'époque que ce qu'on entend maintenant !
      Et plus jubilatoire surtout !

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  3. Coucou Pixelie, j'étais toute gamine mais je me souviens bien de l'unique chaine de tv en noir et blanc avec le jingle ORTF, il y avait aussi le fameux rectangle blanc pour les films osés🤣, RAy Ventura je connais de nom c'est tout c'était la star des années 60 -70, ma mère écoutait, c'était bon enfant, le beau Sasha, ça oui je m'en souviens, le crooner français avec son sourire enchanteur, toujours ma mère qui écoutait ça, oui tu as raison c'était plus novateur, farfelu, et oui jubilatoire, les paroles qui ne passeraient plus..tu m'étonnes, tu n'as plus le droit de dire ce que tu veux maintenant il faut être politiquement correct et tout accepter, regarde Desproges, il ne pourrait plus faire de scène...bon sur ce, bonne soirée à toi!

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    1. Bonjour Sylvie
      C'est clair qu'en faisant mes recherches, je ne me suis pas senti rajeunir !!! 🙄😀😀
      Ah oui !!! Le rectangle blanc ! J''avais oublié ! Cela dit "d'not' temps" les enfants n'étaient pas encore collés à l'écran et les parents veillaient en en limitant le temps, rectanble blanc ou pas !

      A l'instar du féminisme auquel j'oppose le néo-féminisme, je pense que le "néo-wokismr" a complètement tué le noble concept du wokisme d'origine des années 70, avec les conséquences que l'on constate aujoird'hui.
      Et Ray Ventura balayait large le spectre de la sociéré ! Surtout dans sa première période Tout ça sans résidu de méchanceté alors qu'aujourd'hui, pour "policé" que soit le verbe, le fond de l'air effraie.
      Passe une bonne soirée (je crois que je suis dans le temps 😁

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  4. Aah.... J'ai adoré cet article d'un genre que j'affectionne tout particulièrement. Ma chanson préférée de son répertoire, c'était "Tout va très bien madame la Marquise". Bien sûr, je savais que Sacha Distel était de sa famille et qu'Henri Salvador avait fait partie de son band, mais par contre : tout ce qui concernait George Brassens, j'ignorais ? Comme quoi, on en apprend tout les jours ! Merci pour se bons souvenirs.

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    1. Bonjour Fred
      Pour ce qui concerne Henri Salvador et Sacha Distel, c'est la base pour un fan des crooners 😁
      Parmi les Collégiens, on a également compté Django Reinhardt. J'ai été très étonnée par la voix de Lucien Jeunesse que j'entendais comme animateur du jeu des 1 000 francs !
      Si tu me demandais quel titre je préfère, je serais incapable de te répondre tout simplement parce que je les aime tous .

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    2. Hey mais ouiiiii Bravo pour ce post Pixelie!!!!! je vais faire en deux fois car je n'arrive pas au bout de mon commentaire cela s'efface à chaque fois ... y a du bug sur la ligne grrrr à tout de suite

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    3. Re
      Mais ouiiiiii c'est vieux mais il y a quelques morceaux qui résonnent dans ma tête : souvenirs avec mon "bon papa" et "bonne maman" chéris trop chou !
      Merci pour ton boulot de ouf !!!!
      Et le Loulou Gasté au bandjo du coup ça doit être celui de Line Renaud je suppose

      Allez je reviendrai écouter le reste de la playlist après ma balade au grand air de cet aprem ...ça donne de la bonne humeur
      Poutou

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    4. Samedi soir je suis aller dîner avec des amis et je suis allée m'en griller une dehors. Je suis revenue en me marrant car dans ma tête j'avais "La Scarlatine".
      Trouve-moi des chansons (grande antenne) qui font rigoler... Ben y en n'a pas des masses !
      Oui c'est bien le Loulou de Line Renaud !
      Et le Lucien Jeunesse du "Jeu des 1 000 francs" !
      Oh merde ! je viens de choper une ride ! Mais de rire !
      Poutou to U too

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    5. Je viens donc découvrir la suite de la playlist et il me fallait écouter cette fameuse où tu remuais ton popotin .... mais ouiiiiii à la mi aou !!!!! et je rigoooole ! mais c'est incroyable car pas tous les morceaux mais quand même certains me remontent à l'esprit comme "tiens tiens", "on est pas là pour se faire engueuler", et bien sûr "la marquise" et "l'Archiduchesse" en premier lieu .... "le plombier et ses outils" et "les bananes" peut être je sais plus , en tout cas merci pour le moment . Cho louloute


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    6. La vidéo m'a éclatée ! Henri Salvador était quasi un minot !

      Si tu écoutes vraiment "la Scarlatine" ou "Le nez de Cléopâtre" par exemple,, les paroles feraient hurler les ultra-woke ! Je ne suis même pas sûre que de nos jours un chanteur pourrait se permettre ça ! N'empêche que l'impression que ça me donne c'est qu'on se marrait plus à l'époque (et pourtant y avait pas de quoi) maintenant on tire la gueule pour tout voire pour rien !

      Pour l'Anonyme, t'inquiète ! Je reconnais le style !
      Alcoolique, oui ! Anonyme, non !

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