D'aucuns diront que je radote, ce qui n'est pas faux, mais autant le préciser pour les nouveaux lecteurs.
A moins de vivre sur une lointaine galaxie aux confins de l'univers, il n'aura échappé à personne que dans quelques heures les yeux du monde seront braqués sur Paris où se dérouleront les Jeux Olympiques d'été, cent ans après Les Jeux de la VIIIème Olympiade (appellation officielle).
Je doute qu'aucun des lecteurs de ce blog ait vécu cet évènement et les plus terre-à-terre m'objecteront que la musique électro n'existait pas encore.
C'est vrai et pourtant un homme en a immortalisé le souvenir en quelques notes : Vangelis.
Vangelis, mæstro de l'électro
Evángelos Odysséas Papathanassíou voit le jour le 29 mars 1943 à Agría, en Grèce.
Il a 4 ans quand il s'assoit devant un piano et 6 quand il donne sa première représentation publique. Enfant prodige, il joue ses propres composition alors qu'il n'a aucune notion de solfège.
Premier succès avec les Aphrodite's Childs
Vangelis (prononcer Vanguélis) commence sa carrière musicale dans un style pop-rock teinté de jazz avec le groupe Forminx qui aura un certain succès en Grèce.
Il quitte la Grèce pour rejoindre Paris dans la période agitée de mai 68. Avec deux compatriotes, Lukas Sirleras et Demis Roussos, il fonde le groupe des Aphrodite's Childs.
Le groupe adopte un style pop prog et en seulement quatre ans d'existence, les Aphrodite's Child se taillent un solide succès, laissant à la postérité des tubes tels que le fameux Rain and Tears.
L'électro s'impose au cinéma
Après le split du groupe, Vangelis collaborera avec le critique de cinéma et chroniqueur Henri Chapier sur la BO de son film Sex Power, puis sur celles de plusieurs films et documentaires de Frédéric Rossif. Sa carrière solo se construira vraiment à partir de 1973, quand il part à Londres où il monte son propre studio.
La même année il sort son premier album solo officiel, "Earth". Ce n'est pas encore le succès mais déjà son talent est reconnu. En 1974 il est approché par le groupe d'électro britannique Yes pour remplacer le claviériste Rick Wakeman. Vangelis décline la proposition : il veut garder sa liberté artistique.
Il nouera cependant une amitié avec le chanteur Jon Anderson, avec qui il collaborera à deux reprises.
Avec une belle régularité il sort quatre albums : "Heaven and Hell" en 1975, "Albedo 0.39" en 1976, "Spiral" en 1977 et "Beaubourg" en 1978.
Vangelis sprinte vers la gloire
Sa carrière décollera vraiment en 1981 quand le réalisateur britannique Hugh Hudson lui propose de composer la BO des "Charriots de Feu". Le film s'inspire librement de l'histoire de Harold Abrahams et Eric Liddell, coureurs sélectionnés pour les Olympiades de Paris 1924, sur fond d'antisémitisme et de classe sociale.
Le film est un succès, y compris aux États Unis où il est nominé sept fois aux Oscars de 1982. Outre l'Oscar du Meilleur film, il reçoit l'Oscar de la meilleure Musique de Film.
Si on excepte le thème de "Midnight Express" signé Georgio Moroder, à l'époque la musique électronique est marginale. Titles, thème du générique de début, devient un tube international et sera jouée à de multiples reprises, notamment pour célébrer des moments de gloire sportive entre autres. Fort logiquement, Titles sera joué en ouverture des J.O. d'été à Londres.
Sa contribution au cinéma continuera avec les bandes son de "Bladerunner", "Missing", "Antartica", "Lunes de fiel", "1492" ou encore "El Greco" et "Alexandre". Il travaillera également avec Jacques-Yves Cousteau.
En 1992 Vangelis est fait Chevalier des Arts et des des Lettres par le ministre de la Culture Jack Lang. Sans être à proprement parler un pionnier de l'électro, Vangelis lui a donné ses lettres de noblesse dans le septième art.
Il composera pour l'agence spatiale européenne et pour la NASA, entre autres.
On lui doit également hymne de la Coupe du Monde de Foot 2002 (Japon).
Quand il décède le 17 mai 2022, il nous laisse son œuvre, considérable, parmi laquelle il me fut difficile de faire un choix.
A cette playlist non exhaustive, j'ai ajouté le titre Four Horse Men des Aphrodite's Child, titre qui annonce l'orientation future du musicien.
Article connexe : Vangelis en concert 1991
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RépondreSupprimer"Farniente musical" Je n'avais pas envisagé l'écoute sous cet angle mais c'est pas faux. Déconnexion totale en tout cas.
SupprimerCe qui m'épate c'est que Vangelis ne connaissait pas le solfège.
et bien voila des infos interessantes sur le compositeur grec
RépondreSupprimeret la selection de musiques, bravo tu resumes bien son talent là
certains je decouvre grace a toi
.
sa musique est assez relaxante, je vais aller faire du yoga
ah ah ah
Bouge pas j'arrive ! J'veux voir ça !!!
SupprimerDu yoga cérébral, peut-être ?
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RépondreSupprimerJe vais te faire un aveu : le côté technique de la musique m'indiffère plutôt, a fortiori le côté "hardware". Pareil pour le cinéma, la peinture, etc. Tout ce qui compte pour moi, c'est l'émotion.
RépondreSupprimerLe solfège est à mon avis une vision toute occidentale de la musique dans son apprentissage et sa transmission. Il y a plein de peuples qui ont fait de la musique sans même imaginé la notion de solfège.
Prends le grand Manitas de Plata : il ne savait ni lire, ni écrire et le solfège n'était même pas une vague notion et pourtant, quel guitariste !
Tous les musiciens qui connaissent le solfège ne seront pas pour autant de grands musiciens.
Vangelis a ce qui leur manque peut-être : le sens de la musique, de la mélodie mêlé à l'émotion. Lors de ses concerts, il n'était pas rare qu'il improvise complètement
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RépondreSupprimerJ'ai essayé la langue des signes mais "visiblement" tu n'as pas "entendu" hhha !
SupprimerEn fait c'est un tout : certains te sortiront une mélodie avec un pot de yaourt et un fil alors que d'autres t'arracheront joyeusement les oreilles avec un stradivarius !
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