"Kaddish" par Ofra Haza,

Il y a deux ans les terroristes du Hamas se livraient à un massacre, tuant près de 1 220 personnes, civiles pour la plupart.

Un massacre qui au-delà du conflit israélo-palestinien entamé en 1948, aura des conséquences pour les deux parties. Et sur des milliers d'êtres humains.

Aujourd'hui le mot "espoir" semble s'écrire dans le ciel de la bande de Gaza tandis qu'officiellement le cessez-le-feu est entré en vigueur ce matin.
Les Gazaouis chassés du nord de la bande de Gaza rentrent chez eux pour retrouver les ruines de ce qui fut leur foyer, image qui rappelle le retour du 27 janvier.

photo Moiz Salhi/Anadolu pour AFP

La longue marche du deuil

La date du 7 octobre laissera des traces indélébiles dans la société civile israélienne et des blessures qui ne cicatriseront plus jamais.
Barbare, ce pogrom, le plus meurtrier depuis le 20^ème siècle provoquera l'indignation internationale.

De la haine à sang pour sang 

Au crime de masse du Hamas, qualifié de "génocide" par le gouvernement de Netanyahu, celui-ci a lancé une guerre sanglante contre la bande de Gaza, au nom du droit à se défendre .

Les derniers chiffres connus datant de ce mois-ci, font état de plus 66 000 morts palestiniens dont au moins 19 400 enfants, 167 000 blessés et 1,9 M de personnes "déplacées" dont 800 000 pour la seule ville de Gaza City. Ces chiffres ne tiennent pas compte des victimes de la famine  désormais avérée ni des victimes encore ensevelies sous les décombres, ni des enfants mort-nés pour raisons directement liées au conflit. Au printemps, le Lancet estimait que ces chiffres étaient largement sous estimés.

La flétrissure sur le drapeau israélien 

Longtemps réticents, les media continueront de justifier ce nouveau massacre des innocents mais les témoignages, les mandats d'arrêt de la CPI lancés contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant pour crimes contre l'humanité (quelle ironie de l'Histoire !) et crimes de guerre puis les déclarations de l'ONU évoquant une guerre génocidaire et accusant Israël de "famine organisée", ne permettront plus de garder longtemps le couvercle sur la vérité.

Photo Hatem Khaled pour Reuters

C'est l'autre conséquence du massacre du 7 octobre 2023, la fin de la tolérance qui prévalait jusqu'à présent malgré les très nombreuses violations d'Israël au droit international, au droit de l'Homme et à celles des traités qu'il a signés. 

Le regard de l'opinion publique internationale a changé.

Un petit espoir et un long deuil, Kaddish 

Des milliers de familles vont devoir vivre un deuil qui ne finira probablement jamais, de chaque côté du mur qui isole la bande de Gaza.

Le Kaddish (kaddish peut être traduit par "sanctification") n'est pas une prière pour les défunts, comme nous le pensons souvent mais une prière qui accompagne les endeuillés en louant la grandeur de Dieu : c'est le Kaddish Yatom. 
A noter qu'il existe un Kaddish Yatom pour les orphelins.

Par delà les religions, par delà les murs, par delà les nationalismes, quel plus beau message que ce Kaddish chanté par Ofra Haza ?

Chanteuse israélienne d'origine yéménite née dans les quartiers pauvres de Tel Aviv, Ofra Haza connaîtra une célébrité mondiale avec notamment le titre Im Nin'alu qui la consacrera star de la pop israélienne.

Ofra Haza a souvent été critiquée par les ultras pour ses positions modernistes et son ouverture sur le monde arabe et ses positions pacifistes.
Qui mieux qu'elle peut accompagner le deuil des toutes les familles qui ont perdu un être cher, en Israël, en Palestine ou ailleurs ?

Shabbat Shalom ! Salam ! (Paix) aux hommes de bonne volonté.

►Paroles et traduction