Manichéisme, pour ou contre, gentils contre méchants. Images choc, massacres contre massacres.
L'information prétend montrer la vérité. Vérité des uns contre vérité des autres.
Images de ruines, de populations affamées, bruits de bombes et décompte.
Décompte des morts, des blessés, des civils, des enfants : la guerre des statistiques.
Qui fait oublier une vérité reléguée aux tréfonds de notre bonne conscience : un peuple c'est aussi une Culture.
Dans sa guerre génocidaire, le pouvoir israélien ne veut pas seulement tuer des hommes mais aussi faire disparaître leur Culture qui remonte à l'Antiquité avec l'arrivée des Cananéens sur les terres délimitées à l'ouest par la Méditerranée et le Jourdain à l'est.
Héritier de cette culture palestinienne, le Trio Joubran est l'autre voix de la résistance.
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Photo Vartan Kelechian (source L'Express) |
Trio Joubran : trois frères, un instrument et un Espoir
A l'annonce que la France allait reconnaître l'État Palestinien à la fin du mois, je me suis aperçu que je n'avais jamais envisagé le peuple palestinien autrement qu'en statistiques morbides.
J'avoue aujourd'hui en concevoir de la honte...
Une phrase épouvantable prononcée fin 2023 par l'ex ministre de la Défense israélien, condamné par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'Humanité, Yoav Galant m'est revenue à l'esprit dans toute son horreur : "Nous combattons des animaux humains".
Pour mieux appréhender l'art des frères Joubran, je me suis plongée dans l'histoire contemporaine du peuple palestinien depuis 1947. Et j'ai pris une leçon d'Humanité.
La marche d'une fratrie entre tradition et évolution
Pour la famille Joubran, originaire de Nazareth, le oud est une tradition depuis 1897.
Les trois fils de Hatem Joubran (né en 1944), luthier et oudiste de talent, n'y échappent pas qui grandissent dans ce milieu musical où leur mère, Ibtisam Hanna, est également chanteuse de muwachahat, poèmes chantés arabo-andalous à rimes libres. Leur sœur Souha suivra la voie maternelle.
Israéliens par la force des choses mais Palestiniens de cœur et d'âme, ces anciens élèves du Conservatoire de Nazareth, les trois frères vont ouvrir en grand les portes du ghetto culturel à la musique palestinienne.
Samir Joubran ►(FB)
L'aîné, Samir (1973) est, assez logiquement, le premier à se lancer dans une carrière solo au milieu des années 90.
Il s'impose comme virtuose du oud mais se fait également remarquer pour ses compositions personnelles et ses improvisations qu'il marie avec la tradition du maqâm de la musique orientale. Sa virtuosité franchit les frontières d'Israël après l'enregistrement de son premier album solo, "Taqassim" en 1996.
Wissam Joubran ►
Le cadet, Wissam (1983), est initié au oud dès l'âge de 5 ans par son père.
Celui-ci l'inscrit aux cours de violon du Conservatoire de Nazareth et lui transmet également son savoir-faire de luthier.
Wissam marche dans les pas de son frère aîné quand il a 9 ans et donne déjà des concerts en Palestine. Il n'a que 12 ans quand il se produit à Paris avec son grand frère. En 2003 il sort son premier album en duo avec Samir.
A croire que les djinns bienveillants se sont penchés sur son berceau, Wissan qui est aussi compositeur est considéré comme un des meilleurs oudistes du monde. Il est aussi maître luthier et à ce titre, il est le premier luthier du monde arabe à être diplômé du prestigieux Conservatoire Antonio Stradivari de Crémone (Italie).
Installé à Paris depuis 2005, il ouvre son atelier en 2008.
J'ouvre ici une parenthèse pour ceux qui, comme moi, aiment à la fois la découverte, la beauté et la poésie : je vous invite à découvrir le site de cet artiste passionné, notamment la page consacrée au Oud de l'Année, véritable œuvre d'art chantée par le poème de Mahmoud Darwish.
Je referme cette parenthèse.
Adnan Joubran ►
Je n'ai pas trouvé d'infos fiables sur le parcours du benjamin de la fratrie, Adnan (1985) avant 2004. Il a 18 ans quand il rejoint ses frères à Paris et il joueront leur premier concert en trio aux Jardins du Luxembourg à Paris.
Parallèlement au trio qu'il forme avec ses frères, Asnan poursuit lui aussi une carrière solo au cours de laquelle il repousse les frontières géographiques et musicales.
Musique du monde ? Musique "fusion" ? C'est un peu des deux mais bien plus que ça !
Trio Joubran, des luths pour la Paix
On pourrait réduire notre vision du Trio Joubran à celle de trois frères talentueux qui renouvellent les codes des oudistes.
On pourrait la réduire à une vision caricaturale et erronée de groupe folklorique, voire exotique.
C'est un peu l'erreur que j'ai commise en posant les premiers mots de cet article, tentant de mettre à bas les murailles de mon ignorance, aussi épaisses que celles de Jéricho.
Un lourd héritage historique et culturel
J'ai visionné l'émouvant documentaire de Rael Andoni "Improvisation - Samir et ses frères", malheureusement en arabe sous-titré en anglais (diffusé en 2005 sur Arte) mais après avoir écouté leur musique.
Comme tous les frères et sœurs du monde, les Joubran ne sont pas toujours d'accord, et pas d'accord sur tout. Mais la jeunesse à l'ombre d'une colonisation à la fois territoriale et culturelle ("Parle moi en hébreu !") n'est pas une jeunesse comme les autres.
On ressent le déchirement de ces trois frères, pris entre l'amour de leur pays, le besoin d'exprimer leur art et de faire connaître leur culture hors des frontières.
Pour le père aussi c'est un déchirement car, dans les pays arabes, la notion de famille y est encore profondément ancrée et Harem Joubran rêve qu'au terme de sa vie ses fils soient là pour perpétuer la tradition familiale.
L'un après l'autre les frères quittent Israël pour mener une carrière impossible dans leur pays.
Trois frères unis par leurs différences
Avant leur réunion en 2004, chaque frère s'était déjà taillé une réputation internationale mais le succès est encore relativement confidentiel.
La réunion des trois frères en 2004 marque un tournant dans la musique moyen-orientale et ils deviennent des pionniers.
Jusqu'alors, le oud était un instrument de soliste.
D'abord à deux, quand Wissam rejoint Samir, puis à trois à partir de 2004 avec l'arrivée d'Adnam, les frères Joubran ouvrent de nouvelles perspectives aux oudistes. La sortie de leur premier CD "Randana" porte dans son titre l'ambition de la fratrie dans son processus créatif. : il est la contraction de deux mots arabes, ranna pour "résonnances" et dandanna pour "fredonnement".
A noter que "Randanna" devient le nom du premier label à produire des artistes palestiniens, créé par Samir.
Ouds, de la tradition à la modernité
Oudistes émérites, les trois frères auraient pu se contenter de surfer sur leur réputation et se contenter de faire de la musique traditionnelle.
Mais pour ces jeunes musiciens la tradition c'est plus que la tradition telle que nous l'envisageons, comme l'explique Adman Joubran à France Inter.
La tradition ce n'est pas ce qu'on répète, mais ce qu'on crée, aujourd'hui. Un jour cela deviendra la tradition. mais ce qu'on appelle la tradition maintenant n'était souvent pas compris au moment où elle se mettait en place.
Héritiers de cette longue lignée de oudistes, ils sont également les dépositaires d'une culture trop souvent méconnue sinon ignorée.
Pour nous, vulgum pecus, au mot "Palestinien" nous accrochons les mots "terrorisme", "Hamas" ou encore "martyre" mais qui d'entre nous serait capable de citer le nom d'un artiste palestinien ?
Sans l'exil volontaire de Samir et ses frères, qui s'intéresserait à cette culture séculaire hormis quelques intellectuels et lettrés ?
La musique des frères Joubran, en solo ou en trio, est le vecteur de cette culture qui sort de ce que Sarkozy, pourtant peu soupçonnable de sympathie envers la cause palestinienne, appelait en 2009 "une prison à ciel ouvert" (suite au blocus israélien mis en place en 2006).
Le Trio Joubran ne se contente pas de perpétuer la tradition, il la transcende et grâce à leurs talents individuels et leur maîtrise la transforme en un langage qui parle de Palestine.
Une Palestine riche de culture, capable d'évolution si on lui en donne les moyens et la possibilité. Pour le Trio Joubran, leur musique est un langage, comme le souligne le benjamin dans la même interview à France Inter.
Je ne m'inquiète plus qu'on reconnaisse le Oud, mais qu'on sache ce que j'ai à dire avec.
Hors du ghetto palestinien, les frères Joubran ont enfin l'opportunité et les moyens de faire découvrir à un large public international à la fois la culture palestinienne mais aussi l'âme d'un peuple en souffrance trop longtemps déshumanisé et... oublié.
La collaboration avec des artistes palestiniens lancée par Samir dès ses débuts continue avec le Trio Joubran, notamment avec le poète-écrivain Mahmoud Darwich1
Émotion des mots, émotion des notes, voici un extrait de l'album live "A l'ombre des mots" où le beau poème d'amour L'Art d'Aimer (Shajan) est porté par les ouds des trois frères et la voix du poète lui-même.
Une reconnaissance internationale
En mariant la musique traditionnelle avec d'autres styles, les frères Joubran l'ont rendue accessible à tous malgré la complexité de leurs compositions.
Sonorités andalouses, plages qui rappellent le tango argentin, sonorités pop-rock, il y a dans leur musique une forme d'universalisme qui parle au cœur de tous.
Leur popularité à largement dépassé les frontières du monde arabe, qu'ils se produisent sur des scènes prestigieuses ou sur des scènes de province.
Le cinéma fait également appel à eux et leurs musiques seront récompensées par deux fois au festival international du film de Dubaï.
Ils enchaînent les collaborations avec d'autres musiciens.
Parmi les nombreuses collaborations du Trio Joubran, une particulièrement va marquer le monde entier dans un contexte géopolitique tendu, celle avec l'un des fondateurs et leader du groupe Pink Floyd, l'éruptif Roger Waters.
Roger Waters, anti colonialiste dans l'âme, n'a jamais fait mystère de son soutien à la cause palestinienne face à la colonisation israélienne. Appels au boycott, démarches auprès d'artistes pour les convaincre de ne pas se produire en Israël, les convictions et la position de l'ex leader ont toujours été inébranlables.
Initialement, ce n'est pas ce qui a motivé l'envie de travailler ensemble, comme le confie Samir Joubran au Courrier de l'Atlas en novembre 2018, mais leur passion commune pour la musique. C'est tout naturellement qu'une amitié se nouera entre les quatre hommes.
Tandis qu'ils préparent leur futur album "The Long March" une décision politique2 du président américain Donald Trump va pousser le Trio Joubran et Roger Waters à sortir le clip Supremacy avant la date prévue.
Sur la musique des trois frères, la voix grave de Roger Waters récite "silencieusement" le poème de Mahmoud Darwich "L’avant-dernier discours de l’Indien rouge à l’homme blanc"3 où le poète établit un parallèle entre la colonisation des Amérindiens par les migrants européens et la colonisation des territoires palestiniens.
Roger Waters s'implique également sur le titre Carry the Earth (Porte le Monde), pour lequel il écrit et interprète un texte court à la gloire des enfants.
Le clip a été tourné à Gaza, les frères Joubran y tenant absolument, et pour cause...
Alors que les images montrent les jeux de quatre enfants apparemment insouciants, en réalité ce titre est un cri, de douleur, d'indignation teintée de colère.
Pour comprendre ce qui se cache derrière ces images pleines d'espoir, il faut remonter en juillet 2014. Plus précisément le jeudi 17 juillet 2014.
Il fait beau et un groupe d'enfants joue dans une cahute sur une plage de Gaza quand une première frappe de missiles israéliens touche le cabanon. Les enfants tentent de s'enfuir mais une deuxième frappe les fauche, à quelques mètres d'un hôtel où sont regroupés des journalistes internationaux.
Le bilan est terrible : quatre cousins tués, cinq blessés. La veille, quatre autres enfants ont été tués sur une autre plage. Ces gamins avaient entre 9 et 13 ans !
Tsahal, l'armée autoproclamée "la plus morale du monde" déplore un "incident tragique". Vingt enfants seront tués en dix jours...
Comment peut-on faire naître de la beau à partir de l'indicible ?
La musique du Trio Joubran sollicite plus le cœur que l'oreille, de vague d'émotion en vague d'espoir. Il m'arrive rarement de qualifier une musique d'envoutante tout simplement parce que je n'avais tout simplement jamais ressenti assez de magie pour cela.
C'est finalement Samir Joubran qui l'exprime le mieux dans une entrevue avec le Courrier de l'Atlas (déjà cité).
LCA : Justement, vous avez accompagné Darwich lors de récitals de poésie. Que vous a-t-il appris ?
Samir : Malheureusement, nous avons cette pression sur notre identité, et même dans notre créativité, nous devons apprendre à vivre avec. Mahmoud nous a appris à ne pas être des musiciens palestiniens, mais des musiciens fiers de la Palestine, à ne pas être victimes, ou patriotes, mais des artistes qui créent quelque chose de nouveau. Il est le rythme et l’esprit de notre musique, le silence entre les notes, le balancement de l’oiseau, le parfum du jazzman… Il nous a appris à dessiner notre musique, pas juste l’entendre, mais voir avec la distance du poète ses phrases colorées, même sans paroles.
On s’est concerté au sujet de la création d’une place à son nom à Paris. Sa période parisienne a été très féconde, c’est là qu’il a commencé à être un poète universel et plus seulement un poète palestinien.
Paris nous apprend à nous aussi, de façon métaphorique, comment penser la musique, définir notre identité. Le multiculturalisme, l’ouverture d’esprit, la dynamique culturelle y sont très importants et nous influencent.
Avec le clip Hanging Moon (La Lune suspendue), le Trio Joubran ouvre une porte sur un univers presque mystique, onirique même, où rien n'est dit mais où tout est ressenti différemment à chaque visionnage.
Dans le désert (ici le désert de Bardenas en Espagne), un homme, seul, mû par des émotions qui agitent son corps au fil de la musique sous l'œil de la caméra de Bleu Désert, le binôme formé par Lucien Beucher et Jean Lanteri.
Entre ciel et sable, le corps du breakdancer bordelais Reemcat (Karim Naar) se débat dans un flot d'émotions.
Un clip magnifique que je vous laisse admirer.
Le choix d'un album : "The Long March"
Il me fut difficile de faire un choix parmi la discographie du Trio Joubran pour vous faire découvrir ou redécouvrir leur musique. Une playlist ? Un album ?
Ce fut un choix cornélien car il me paraissait important de vous faire toucher du doigt à la fois la beauté de leur musique mais aussi [surtout] son âme.
J'ai commencé cet article le jour de l'annonce par le président Macron de la future reconnaissance de l'État Palestinien par la France, ce qui a suscité ma prise de conscience (voir le préambule).
La rédaction s'est étalée de cette annonce au discours de Netanyahou à l'ONU vendredi, période durant laquelle cet article a été plusieurs fois remanié et actualisé car outre la recherche de documentation, il me fallait aussi passer par le stade de la compréhension, au delà de la sympathie instinctive pour les opprimés.
J'ai finalement choisi de vous présenter "The Long March", album studio sorti en 2018 qui a été remasterisé par la suite.
La première raison est son accessibilité à notre sensibilité occidentale car cet album porte toute la synergie créative des trois frères, leur talent à marier les cultures et faire que "tradition" ne soit pas synonyme de "passé".
La deuxième raison vient du titre lui-même qui m'a rappelé "La Grande Marche pour le retour" de 2018.
Je ne peux pas affirmer avec certitude que ce soit la démarche du Trio Joubran
"La Grande Marche pour le Retour" est une marche pacifique de commémoration de la Journée de la Nakba (15 mai, "Journée de la Catastrophe) et demande le retour des Palestiniens expulsés en masse de ;leurs villages et de leurs terres, conformément aux traités internationaux. Elle est aussi une marche de protestation contre un blocus qui étrangle la bande de Gaza et contre la décision de Trump.
"La Grande Marche pour le Retour" commencée le 30 mars 2018 (Le Jour de la Terre) et sur cette seule journée 17 palestiniens seront tués.
Sept ans après, alors que chaque frère mène sa propre carrière, le Trio Joubran continue de porter son message d'espoir.
Ils fêteront leur "Vingt Printemps à Paris" à l'Olympia le 8 décembre.
• Vernouillet (28) le 5
• Marseille (13) le 10
• Cergy (95) le 12
• Queven (56) le 13
(plus de dates et infos sur Infoconcert)
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Notes
1↑ Mahmoud Darwich (1941/2008) est un poète, écrivain essayiste palestinien. Contraint à l'exil pendant environ 30 ans, il est une figure emblématique de la poésie palestinienne. Il est considéré comme l'un des plus grands poètes arabes contemporains et l'un des plus traduits et le plus lu.
Ses œuvres ont été traduites par Elias Sanbar, également écrivain-essayiste, ancien ambassadeur de Palestine à l'UNESCO. (éditions Actes Sud)
2↑ Le 14 mai 2018 Donald Trump fait transférer l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, à la grande satisfaction du premier ministre israélien de l'époque, Benyamin Netanyahou. Cette décision qui a provoqué un tollé international est l'application d'une loi (le Jerusalem Embassy Act) votée en 1995 par le Congrus US alors que Clinton était président et qui devait être appliquée au plus tard en 1999. Une clause autorisait cependant les présidents en exercice à repousser son application si cela représentait un risque pour la paix et la sécurité américaine ; tous les prédécesseurs de Trump ont jugé que le risque d'embrasement était suffisamment réel pour ne pas l'appliquer.
Alors qu'en décembre 2015, face à la coalition républicaine, Trump affirmait qu'il refuserait de reconnaître Jérusalem comme la capitale indivisible d'Israël, il changera d'avis en janvier 2016. Cette loi élaborée sous la direction du sénateur ultra conservateur de l'Arizona John Kyl par Farley Weiss et Leonard Grunstein reçoit le soutien plein et entier (fanatique même) de la droite évangélique américaine qui soutiendra et financera la campagne de Trump. Leur argument ? Le retour de Jésus sur terre passe par la reconnaissance d’Israël comme État juif avec une Jérusalem capitale indivisible. Cette décision de Trump est un renvoi d'ascenseur à ces soutiens.
Pour le peuple palestinien c'est la fin de l'espoir que Jérusalem est soit la capitale du futur état palestinien avec la colonisation de cette partie de la ville.
3↑ L’avant-dernier discours de l’Indien rouge à l’homme blanc semble avoir été inspiré à Mahmoud Darwich par le discours du chef Seattle (1786?/1866) qui était le chef de plusieurs tribus Duwamish et Suquamish vivant sur le territoire de l'actuel état de Washington.
En 1854 Seattle (qui a donné son nom à la ville) a prononcé un discours d'une demie heure en réponse au gouverneur Isaac Stevens chargé des affaires indiens. C'est la seule chose qu'on puisse affirmer.
Discours apocryphe ou pas ? Retranscrit de mémoire plus de 30 ans (1887) après par le docteur A. Smith, ce discours est devenu un texte fondamental pour les écologistes malgré les doutes plus que sérieux émis par les Archives Nationales américaines.
Le poète palestinien s'en est inspiré dans cette version intégrale sombre et douloureuse mais magnifique. (octobre 1992 - traduction Elias Sanbar, déjà cité)
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