Mais puisqu'on te dit que c'est l'printemps !

C'est encore le printemps #2

 Le printemps est LA saison où chansons et musiques fleurissent comme pâquerettes dans les prés. D'un continent à l'autre les artist...

17 janvier, 2025

Dans l'Antre du Roi de la Montagne : un cross over fou !

édit° 2014 Annette Betz

Au tout début de Music4All j'avais consacré trois articles différents autour d'un même morceau.
A l'époque ça me semblait cohérent, mais dans le cadre du transfert de ces articles, ce n'est plus aussi évident.

Dans cet article "à tiroirs", un tube classique, une montagne, des ballons et de bulles, ainsi qu'une bande de fous furieux.

Cet inventaire à la Prévert pourrait, à mon avis, illustrer à lui seul l'incroyable vitalité de la musique classique dans notre époque moderne et son influence sur la musique contemporaine.
Sa modernité.

Un classique venu de Norvège

Tout commence par un récit de l'écrivain Henrik Ibsen, en forme de farce philosophique, Peer Gynt.

Antihéros assez peu sympathique, Peer Gynt est un jeune homme orgueilleux persuadé qu'il mérité bien mieux que sa vie réelle. Alors il ment, effrontément, compensant sa frustration en se créant une vie idéale.
Il veut tout, tout de suite, sans effort si possible et pour cela il est prêt à tout. Alors qu'il est assuré de l'amour de Solveig, une jeune femme aimante et fidèle, au cours de sa noce il enlève la jeune épouse et la viole. Ce forfait l'oblige à fuir son village.

Dans sa fuite, il va découvrir l'étrange monde des trolls, où il va faire la rencontre du personnage qui va changer sa vie, le Roi de Dovre.


 En entrant "Dans l'Antre du Roi de la Montagne", Peer ne sait pas que, sous la forme d'un gnome, va commencer un long voyage initiatique.

Edvard Grieg immortalise le Roi de Dovre

Bientôt sexagénaire, Henrik Ibsen rêve de monter Peer Gynt sur scène ce qui n'est pas une mince affaire vu la richesse de l'intrigue et des personnages.

Il contacte un jeune compositeur talentueux, reconnu en Norvège et en Europe, Edvard Krieg.

Portrait par l'École Italienne

En 1875 Edvard Grieg a terminé la composition des morceaux qui illustreront les 23 scènes des 6 actes que comporte la nouvelle mise en scène.
La première est jouée le 24 février 1876 à Christiana (actuel Oslo) et ce sera un succès.
Pour Edvard Grieg c'est la consécration et un ticket d'entrée pour la postérité.

Postérité un peu injuste car deux morceaux vont faire oublier le reste de son œuvre.

En 1888 Grieg reprend sa copie.
Il sélectionne 8 des 23 morceaux, les réorganisent en deux suites de quatre mouvements, réarrangés pour orchestre symphonique.
Ceci explique pourquoi une recherche sur "Suite n°1 op. 46" sous Google peut vous mener indistinctement sur l'un ou l'autre des quatre titres parmi lesquels deux repris par tous les orchestres du monde et pas que, Matinale et Dans l'Antre du Roi de la Montagne.

Si le nom d'Edvard Grieg ne vous est pas familier, nul doute que le morceau qui suit vous le sera bien davantage ! 



Apocalyptica : apocalypse sur le Dovretjell

Dans ces colonnes comme sur mon blog Metal, j'ai souvent mentionné l'interpénétration entre classique et metal, soulignant que nombre de grands musiciens évoluant dans le metal sont passés par l'école classique.
S'il est bien un groupe illustrant mon propos, c'est Apocalyptica.


Les membres de ce groupe finlandais hors normes sont tous issus de l'Académie Sibélius d'Helsinki, c'est dire si le niveau est élevé !

En 1996 Apocalyptica sort son  premier album "Plays Metallica by 4 Cello", qui reprend de façon assez conventionnelle des hits des idoles du thrash metal.
Aujourd'hui encore, la reprise de Nothing Else matters reste un incontournable de leurs concerts

La première fois que je les ai vus sur scène au début du siècle (¿) je me suis dit "M'enfun ?! C'est quoi la blague ?".
Plutôt ignare à l'époque et totalement centrée sur le metal super bourrin, j'ai apprécié la valeur musicale du set, son originalité mais je n'étais pas encore tout à fait prête pour en savourer la virtuosité.

Depuis, en plus de 20 ans d'existence, Apocalyptica alterne compositions originales et reprises de haut vol.
Alchimistes musicaux, les musiciens d'Apocalytica transforment le metal en classique et le classique en pièces de metal !

Leur reprise du In the Hall of the Mountain King est devenue un morceau d'anthologie de leur répertoire, demandée à corps et à cris par les fans en concert.

Edvard Grieg n'aurait certainement pas imaginé voir une bande de hardos headbanguer et pogoter sur son œuvre !
(Baisse un peu le volume, ça envoie du bois !)


Tout ça m'a donné soif ! Quelqu'un aurait-il une petite rondelle de citron ?

Perrier 2015 : c'est fou !

Pour faire une bonne pub il faut de bonnes images, une bonne musique et un bon slogan.
J'avais déjà souligné l'incongruité de choisir une Requiem pour vendre une voiture (signal de mauvais augure ?) ou du choix d'une musique argentine pour nous fourguer un sandwich pseudo français.
C'est un reproche qu'on ne peut pas adresser à la société Nestlé !

Hé ! Il en faut du talent à Nestlé (Waters) pour fourguer à prix d'or des eaux puisées dans des sources contaminées et traitées comme l'eau du robinet avec cependant moins de garanties sanitaires !
Exit donc les "eaux minérales naturelles" (Perrier, Hépar, Vittel, Contrex...).

Les campagnes de pub Perrier™ figurent parmi les plus élaborées et la campagne 2015 n'échappe pas à la règle.

Diffusée pour la première fois en juin 2015, cette pub porte tous les symboles du succès de la marque ; la "pureté" de l'eau d'où s'envolent des bulles représentées par les montgolfières.
Chaque montgolfière porte un symbole : les terrasses de café, le rythme (fanfare), l'arbitre de chaise de Roland Garros dont la marque est partenaire, et même le lion de la célèbre pub de Jean-Paul Goude !

L'agence Ogilvy & Mather a choisi un arrangement du fameux morceau d'Edvard Grieg, aussi fou que les images... et faut avouer que ça marche !
Finalement, un bon moyen de faire découvrir ce morceau classique en sirotant un verre d'eau du robinet.



7 commentaires:



  1. Bonjour,

    merci de ce voyage etonnant entre classique, metal et remix publicitaire

    bon, je dirai que l'original est mon preféré, of course
    mais j'ai été etonné par la version cello metal qui oui est tres sonore LOL
    bon la pub, je zappe

    Samedi est là, mes amis
    Et c'est mon petit tour
    Pour vous souhaiter en ce jour
    Un weekend bon et bien joli

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  2. Hello !
    J'ai prévenu pour les décibels ! 🙉
    Pour ce qui concerne la pub, tu sais que je ne suis pas une publivore mais elle est quasiment devenue un élément de notre culture.
    D'autres marques ont utilisé ce morceau mais sur celle-ci j'ai trouvé remarquable que, tout en conservant la ligne mélodique originelle, les arrangeurs ont réussi à y incorporer changements de rythmes et sonorités parfaitement en adéquation avec le message visuel.

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  3. excellente cette musique, j aime tout particulièrement... pour la pubc est vrai qu elle était excellente... je l avais complètement oubliée depuis mais elle fait parti de celles (rares) que j ai aimé... gros bisous bonne soirée

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  4. allez je me suis laissé tenté
    et j'ai regardé la pub
    et bien oui superbe moment, merci de proposer une differente pub

    j'avais peur de retrouver du vu revu deja vu ......
    et je ne connaissais pas du tout celle ci
    merci de la decouverte
    des fois on est con, on se fait des préjugés, des stéréotypes
    .................et on passe a coté
    et cela ne dure qu'une minute LOL

    c'est bien fait la musique remixée en effet
    cela porte et donne bien ce rythme aux ballons vus
    un bon moment que l'on n'a pas trop vu a la télé, peut etre plus pour le cinéma

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    1. A mes oreilles deux marques savent parfaitement exploiter le répertoire ; Perrier et une marque de jeans.
      A l'époque cette pub a été largement diffusée à la TV.
      Il y a les images mais ce qui m'a frappée c'est le travail sur la musique : en 1 minute, tout en conservant la mélodie initiale ils ont réussi à intégrer le son fanfare/bastringue puis dance. La puissance originelle est bien là mais avec un côté barré que j'aime bien.

      Depuis, le peu que j'ai vu de leurs dernières campagnes, l'aspect "fête" a disparu au profit d'une image très bobo. Ça donne des pubs sans relief, stéréotypées, musicalement sans intérêt. Fini la vie qui pétille.

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  5. Je viens voir, je connais Grieg, mais en musique classique, je ne savais pas que les "métals" l'avaient repris, on en apprend chez toi.... merci du partage, allez les "mélomaniacs' bonne fin de dimanche ! à+ bises

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    1. Hello !
      Il y a beaucoup de reprises classiques par les metalleux de tout genre, car beaucoup sont passées par cette école.
      Beaucoup de reprises aussi dans d'autres genres, parfois par dérision, souvent par admiration.
      Bisous

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