Touche pas au grisbi, salope !

Pardonnez-moi cet emprunt à Michel Audiard qui mit cette réplique culte dans la bouche d'un Francis Blanche hystérique, un des Tontons Flingueurs.

Francis Blanche - Les Tontons flingueurs

 

Pour cavalière que soit l'interjection, c'est le cri que j'entends dans ma tête quand je constate les pratiques du Net où désormais tout est à vendre, y compris nos données personnelles. Certains, à défaut d'avoir un esprit y ont même vendu leur âme.

Money ! Money ! Clic is money !

Oublié le concept utopique du Grand Savoir partagé : on se fait rançonner comme au coin d'un bois à ceci près que désormais les coupe-jarrets se cachent derrière chaque clic.
Et ça me donne envie de mettre des claques !

Je ne compte plus les fois où il me fallut mettre à jour certains billets suite à la suppression des vidéos pour droit d'auteurs.
Un des grands spécialistes est le sieur Patrick Hernandez qui pourchasse les utilisateurs des vidéos en ligne avec une telle célérité qu'on en déduit qu'il n'a que ça à faire (ce qui doit être le cas vu l'étendue de son œuvre ¿!).
Quant à la plateforme sur laquelle je vous ai trouvé nombre de petites perles répertoriées ici, elle est en train de virer à la coquille vide.

Alors oui, je comprends que les artistes doivent pouvoir vivre de leur travail, c'est on ne peut plus normal.

Mais il vient un moment où il faut aussi rappeler quelques réalités.

Législation : des trous dans le racket

Il n'y a rien de plus chiant à lire qu'un texte législatif d'autant que ces gens-là ne parlent pas la même langue que nous. Et pour peu que les législations ne soient pas uniformisées, alors là, on entre dans un autre monde... mais ça peut-être utile.

Il y a trois ans j'eus un échange certes fort amène mais musclé avec Mr Youtube qui me demandait des droits sur une vidéo. Il agissait à la demande d'un pianiste de deuxième zone interprétant un air de Gounod je crois.

Code de la Propriété Intellectuelle sous le coude et donc références appuyant ma réponse, il me fut donc facile de rétorquer que primo ce monsieur n'était jamais que l'interprète d'une œuvre de plus de 70 ans donc tombée dans le domaine public, et deuzio, qu'à moins qu'il puisse attester par acte notarié qu'il était un ayant-droit descendant de Mr Gounod, décédé en 1893, il avait le droit de me demander... peau de balle !
J'y suis allée au culot, sélectionnant ce qui me servait, prête à jouer la neuneu de service s'il m'avait fallu faire reddition.

Emportée par mon élan, je suis allée jusqu'à écrire que, concernant certains (voire nombre) d'artistes, c'est EUX qui devraient NOUS payer.

Sans nous, petites mains des blogs ou des sites, il y a belle lurette qu'ils auraient disparu dans l’immense gouffre de l'oubli dont leur talent, parfois très relatif, les avait momentanément sortis !
Car, mine de rien, alors que pratiquement tous les media les ont oubliés, que la nouvelle génération ignore jusqu'à leur existence, en les ressortant de la poussière, nous sommes un vecteur publicitaire  !

Mr Youtube m'a fort aimablement répondu (à ma grande surprise) qu'après étude de mes arguments, je devais considérer leur demande comme nulle et non avenue.

Le plaisir fut certes mesquin, mais ce fut quand même du plaisir !