Mais autant nous avons parfois la sensation que le temps s'étire, autant durant ces deux ans il semble s'accélérer, comme si nous dévalions à une vitesse vertigineuse la pente de l'Histoire dans une caisse à savon, avec nos petits pieds en guise de freins dérisoires, tandis que nous somnolions sur l'illusion d'une paix enfin éternelle.
Les menaces d'utilisation du nucléaire "tactique" de Poutine, les rodomontades de King Jong-Un et la course au nucléaire de l'Iran rendent caduque la notion "d'équilibre de la terreur", permettant à une puissance dotée de violer les lois internationales, au nom de la terreur nucléaire.
La vision apocalyptique de la ville de Marinka (Ukraine) "libérée" par les Russes, avec des armes "traditionnelles" ou "tactiques" rappellent furieusement d'autres images, celles de deux villes martyres au Japon, Hiroshima et Nagasaki.
Deux cent mille victimes, sans compter les conséquences dues à l'irradiation, pour lesquelles le président Truman et les USA ne seront jamais inquiétées, des images qui se perdront petit à petit dans le temps...
Pourtant un nom restera en mémoire quand le groupe Orchestral Manœuvres in the Dark sort un des grands succès de l'électro-pop : Enola Gay.
Enola Gay, journal de bord d'une tuerie de masse
6 août 1945. (heures du Japon)
02:45 am : la tour de contrôle de Tinian (Îles Marianne Pacifique) autorise le décollage d'un Boeing Superfortress B29, avec à son bord 12 hommes et une charge de 7,5 tonnes, dont Little Boy.
La veille son commandant, le colonel Paul Tibbets a baptisé l'avion, pour que ce géant des airs et Little Boy soient "sous une bonne étoile". Il donne au super bombardier le nom de sa propre mère : Enola Gay.
Little Boy a été bénie par le père George Zabelka, tout comme Fat Man qui sera larguée sur Nagasaki.
07:25:01 : "Visibilité 10 milles, couche de nuages, 2/10 à 4500m."
Ce rapport météo du commandant du B29 qui escorte l'Enola Gay est une bonne nouvelle pour Tibbets et ses hommes : l'objectif sera dégagé mais la couche de nuages les dissimule aux yeux de la défense aérienne japonaise.
07:30 : le capitaine Sterling "Deak" Parsons active Little Boy.
08:15:17 : Little Boy, la première bombe atomique, est larguée sur la ville de Hiroshima.
08:19 : le capitaine Robert Lewis (copilote) "Mon Dieu ! Qu'avons-nous fait ?!", tandis que Tibbets se réjouit qu'il n'y ait aucun blessé ¿
Nombre de morts sur les 6 semaines qui suivent le 6 août 1945 : 150 000. En 1994, avec ceux qui décèdent des suites, le chiffre est de 186 940.
Le 9 août, Fat Man tombe sur Nagasaki. 70 000 morts recensés dans les jours qui suivent, 102 275 en 1994.
Victimes anonymes. Comme on a oublié le nom des équipages et celui du colonel Tibbets.
Mais personne n'oubliera le nom de sa mère. Enola Gay, l'autre grande danse macabre
Bonjour
RépondreSupprimermerci de cet hommage
meme si c'est d'un succes musical qui evoque ce drame, l'horreur
l'humain est capable du meilleur comme du plus bas instinct
J'aime bien OMD , qq bons titres
RépondreSupprimerquant à ces 2 bombes larguées sur 2 villes japonaises , je suis contre
ils devaient démontrer leur puissance sans tuer des civils donc larguer au large et dire aux japonais de bien regarder !!!!!!!!!!!! ils auraient compris qu ils n avaient pas l équivalent donc qu ils devaient stopper la guerre
pareil à gaza on pouvait nettoyer sans tuer autant de civils !!!!!
je me demande si certains ont des neurones
C'est méconnaître les Japonais, surtout dans ce contexte.
SupprimerA cette époque le Japon est impérial, impérialiste et expansionniste. Sans soutenir la thèse américaine, je doute qu'un tir dans l'eau eût changé quoi que ce soit. Par contre, le choix de deux grandes villes est criminel.
Pour la bande de Gaza, je te renvoie à l'article s'y rapportant (et que tu as commenté si tu es l'anonyme que je pense).
On parle d'actes réfléchis et délibérés.
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RépondreSupprimerAnonyme08 août, 2024 11:49 c était moi
RépondreSupprimerje pense sincèrement que démontrer sa puissance aurait stoppé la guerre puisque les japonais n avaient pas aussi puissant , donc à moins qu ils ne furent neuneu , ils auraient stoppé
un documentaire démontre que les américains voulaient connaitre l effet de la bombe sur des zones vierges .....jamais bombardées ni attaquées donc vierges de dégats , les 2 bombes étaient d ailleurs un peu différentes , sinon une seule aurait suffit ......
le Japon est impérial, impérialiste et expansionniste , mais ils doutaient de leur force , la preuve ils ont attaqué par surprise pearl harbour, alors face à la bombe atomique ils auraient vite levé le drapeau blanc , ils avaient américains , chinois , russes sur le dos , sans la bombe ils auraient perdu , la bombe a été accélaratrice de la fin de la guerre , et pas besoin de tuer autant de civils
Bonjour Anycolour
SupprimerPour ça ils ont eu le désert du Nevada...
Le Japon de WW2 n'est pas le Japon d'aujourd'hui et personnellement, je pense que l'opération Pearl Harbour montre au contraire une confiance en soi assez optimiste ! Pour ce qui est de la surprise, les guerres modernes depuis WW1 misent sur l'effet de surprise, telle la Blitzkrieg ou Barbarossa.
Pour ce qui est des Russes, ils n'ont pas participé aux combats dans le Pacifique (j'y reviendrai d'ailleurs dans un article, toujours en préparation, en lien avec la musique).
La fin de la guerre, oui, mais à quel prix...
Au moins, OMD remet-il en lumière la question des pertes civiles, de l'usage du nucléaire, etc ;)
Dire que j'ai souvent dansé sur ce titre. Si j'avais su, je crois que j'aurais hésiter.
RépondreSupprimerJe trouve ces militaires cyniques, sans aucun cœur sauf Lewis. A la place de cette madame Enola Gay je ne serais vraiment pas fière !
Bisous
Coucou
SupprimerTu n'as pas à culpabiliser et même si c'est cynique à dire, ça ne changera rien pour les victimes.
Militaire n'est pas un métier de seigneur, mais de saigneur.
Bisous
Bonjour Pixelie
RépondreSupprimeroh moi aussi j'adorais cette chanson
et bien je savais pas cela, si j'avais su
je l'aurais pas chantée,
les pauvres ils sont reçu le diable sur la tète
et ce diable la, il tue et brule la terre
c'est moche
bon dimanche tu passes quand tu peux
gros bisous, mais tu seras toujours bienvenue
ton blog est un coffre plein d'histoire et de savoir, de chansons
un bonheur
Elyci
Coucou Elyci
SupprimerMa réponse va probablement te surprendre mais dans l'absolu ce n'est finalement pas une si mauvaise chose.
Le contraste entre le côté joyeux de la chanson et le drame évoqué peut choquer mais finalement, ce titre permet de ne pas oublier Même si seulement 50 % de ses auditeurs seulement se renseignent pour savoir qui est Enola Gay, ces 50 % perpétuent la mémoire.
C'est aussi le cas du "Petit Train" des Rita Mitsouko.
Gros bisous à toi aussi