On a un peu tendance à l'oublier de nos jours mais avant d'être un grand acteur, Yves Montand fut d'abord un chanteur.
Si pour des raisons toutes personnelles j'ai peu d'affection pour le bonhomme, il serait de parti pris de ne pas reconnaître cet artiste complet dont la carrière se démarque du lot pour notre pays où il est rare d'exceller dans les deux domaines.
Son idole était Gary Cooper et il a connu une carrière artistique "à l'américaine" et une vie privée digne des sagas de stars hollywoodiennes.
Un charme à l'italienne, la classe à la française, un talent à l'américaine, Yves Montand reste un des plus grands artistes masculins français.
Rencontre avec un monstre sacré.
Ivo, le petit Italien de Marseille
La vie d'Yves Montand commence comme une saga.
Heureux qui, communiste...
Ivo Livi nait le 13 octobre 1921 à Monsummano Alto en Toscane (Italie) au sein d'une famille très pauvre.
Son père, Giovanni, est un militant du Parti communiste italien et à ce titre il connaîtra les premières persécutions d'un parti qui vient de naître en 1921, le Parti Fasciste de Mussolini.
Son propre beau-frère est son premier tourmenteur. Giovanni Livi quitte l'Italie en 1924 pour rejoindre la France, à pieds. Sa famille le rejoindra quelques mois plus tard et ils s'installent dans les quartiers pauvres de Marseille.
Papa Livi veut émigrer en Amérique mais la politique de restriction des visas met fin à son rêve et toute la famille reste à Marseille. Les Livi seront naturalisés français en 1929. Giovanni monte une petite entreprise de fabrication de balais où ses deux fils aînés viennent l'aider.
Jeunesse laborieuse et premiers rêves
Le petit Ivo va à l'école... buissonnière, les études ne le passionnent guère.
En 1932 la famille est ruinée, conséquence brutale de la crise de 1929. Le petit Ivo quitte l'école sans regret et à onze ans et demi il entre à l'usine où il emballe des pâtes.
Trois ans après il travaille au salon de coiffure qu'a ouvert sa sœur Lydia et il obtiendra même son CAP de coiffeur. Pendant ce temps, papa Livi et son fils Julien adhèrent au Parti communiste français. Le jeune Ivo baigne dans cette atmosphère et il est communiste de cœur.
Il rêve de cinéma, fasciné par le jeu de claquettes de Fred Astaire et par la star de l'époque, Gary Cooper. Mais avant d'être le Gary Cooper français, il fait ses premiers pas dans la chanson.
De Livi à Montand : du rêve à la réalité
Nous sommes en 1938, il a 17 ans et il chante dans des petits galas locaux sous le pseudonyme d'Yves Montand.
Pourquoi Yves Montand ? Pour son prénom, il prend la forme française de Ivo et Montand car mama Livi avait coutume, en bonne italienne, de rameuter tout le quartier pour appeler le petit Ivo qui jouait dans la rue "Ivo ! Monta !".
L'épreuve marseillaise
Quelques mois plus tard, il fait sa première vraie scène à l'Alcazar de Marseille, et l'Alcazar de Marseille, c'est l'épreuve du feu car son public, au sang chaud, ne fait pas de cadeau ! C'était la terreur des jeunes artistes qui redoutaient les jets de tomates encore plus que les huées !
Mais l'Alcazar fait un véritable triomphe au jeune Yves Montand qui interprètera Dans les plaines du Far West, triomphe confirmé en 1941 où il est consacré "révélation de l'année". Il enchaîne les tournées, confirmant son succès naissant.
Fin 1941 il caresse ses rêves d'acteur du bout des doigts : il sera figurant dans un film de Pagnol.
Pour échapper aux rafles du STO (Service du Travail Obligatoire) il "monte" à Paris en mai 1944, sans papiers où il reprend ses tours de chant jusqu'à Bobino.
La conquête de Paris
Août 1944. Paris sera bientôt libéré mais en attendant, Yves Montand est engagé comme vedette américaine d'Édit Piaf pour son spectacle au Moulin Rouge, mais avant elle veut l'auditionner.
Le coup de foudre est immédiat et réciproque. Elle fera tout pour aider son amant, le présentera aux plus grands noms de l'époque, elle le soutient.
Mais la Môme Piaf est un aigle et elle déchire le cœur de Montand.
Le 5 octobre 1946 il fait sa première scène en tant que vedette sur la scène du Théâtre de l'Étoile où il fait salle comble pendant sept semaines avant de se produire à l'Alambra où il rencontre le même succès.
C'est ce succès qu'elle ne supporte pas (et le caractère d'Édith) qui mettra un terme à leur amour.
Yves Montand consacré vedette
En 1947 Prévert écrit pour Yves Montand, faisant évoluer son répertoire. C'est aussi l'année où il rencontre Francis Lemarque qui lui écrira certains de ses plus gros succès, Henri Crolla le guitariste virtuose et Bob Castalla, pianiste, qui deviendra son ami et l'accompagnera durant toute sa carrière.
Quand Yves rencontre Simone
Pour les vacances, Crolla et Prévert font découvrir Saint-Paul de Vence à Montand. A l'instar de nombreux artistes qui viennent se reposer à Saint-Paul, il fréquente la Colombe d'Or où il croisera entre autres Braque ou encore Picasso.
Naissance d'un couple mythique
Le 19 août 1949 , il alors qu'il boit un verre à la Colombe, entre une femme, une actrice épouse du réalisateur Yves Allégret. C'est Simone Signoret, une habituée.
En quatre jours, il s’était passé une chose fulgurante, indiscrète et irréversible. (Simone Signoret, La nostalgie n'est plus ce qu'elle était).
Entre eux, c'est passionné, violent, deux ans de chaos terriblement difficiles pour Montand car Simone est toujours la femme d'Yves Allégret avec qui elle vit toujours.
Elle ne sait pas, hésite et Montand part en tournée en Afrique du Nord pour prendre du recul. Il revient avec un ultimatum, Signoret est en larmes.
Le couple se mariera le 21 décembre 1951 pour former un couple devenu mythique qui résistera aux infidélités (nombreuses) de Montand et que les américains baptiseront "the french paradoxe".
Je termine ici ce premier volet de la biographie, encore intense, d'Yves Montand et je vous laisse le plaisir de le réécouter.
Bonjour miss Pixelie
RépondreSupprimerEntre Montand et Simone, que d'encre a coulé sur le papier, il faut vraiment aimer la personne pour passer outre les infidélités ...
Montand et ceux de sa génération, devaient de faire la place , rien a voir avec les casseroles d'aujourd'hui, enfin c'est le modernisme , perso je dis souvent comme beaucoup " c'était mieux avant "
Je ne savais pas qu'il avait chanté Bella Ciao, je découvre chez toi
(je répond ici a ce que je te disais, OUI je pense que tu la connais, elle est abonnée chez toi)
Mon petit Sphynx va bien, et la deuxième aussi
Merci pour ce moment musical que j'ai pris plaisir a écouter
Bonne et douce soirée , bisous miss Pixelie @ bientôt
Coucou M'Dame !
SupprimerUn Italien d'obédience communiste qui ne chanterait pas "Bella Ciao", ça n'existe pas 😄
Même si en terme de ressenti je me dis qu'effectivement "c'était mieux avant", ce n'est qu'une poussée de nostalgie due à mon grand âge. 😁 😁
Quoi que j'en pense, j'essaie le plus possible de me dire que "c'était différent". J'essaie de m'adapter mais parfois, elle se sent larguée mémère !
"Vraiment aimer" ?
Oui, très probablement. Mais tu noteras que ça s'inscrit dans une génération de femmes qui a appris (malgré elle) une sorte de résignation face à l'infidélité masculine. Danielle Mitterrand, Anne Sinclair (momentanément) et Simone Signoret. Les générations suivantes étaient moins dociles.
Bizoux Bizoux !
Coucou miss
RépondreSupprimerHé non je ne savais pas pour bella ciao, je ne pense pas avoir écouté tout son répertoire ou alors c'est que je ne suis p' être pas si vieille que ça 🤣 (pourtant quelques décennies dans les pattes)
Bon aller, je file mes filles à 4 pattes réclament la gamelle
Bisous bonne journée