"Paint it black" - The Animals (cover)

Les années 60 marquèrent l'émergence des artistes et groupes britanniques dans la musique pop européenne mais également américaine. A peine protectionnistes, ou si peu, les journalistes américains trouvèrent un nom à cette vague pop anglaise: the Bristish Invasion.

Si les Beatles et les Rolling Stones sont les groupes "mainstream" de référence, un groupe est souvent oublié, The Animals.

Et c'est bien injuste. 

"Paint it black", des reprises... originales

Ce n'est plus un mystère pour personne : question musique, les Britanniques ne craignent pas grand mode et leur influence que ce soit sur la pop ou le metal est considérable.

Dans la [longue] liste des groupes britanniques qui "comptent", The Animals souffrent indéniablement d'un inexplicable déficit de notoriété.

Depuis sa création en 1962 le groupe qui s'avérait prometteur a souffert de son image plus disruptive que celle de ses petits camarages précités et son œuvre est quasiment relégué au fond de l'armoire aux souvenirs.
Le plus souvent leur nom est associé à un titre, The House of the Rising Sun, popularisé en France par Hallyday.
Talentueux dans les compositions, The Animals l'est aussi dans les reprises, notamment depuis l'arrivée d'Eric Burdon qui apportera une inspiration plus psychédélique et blues. Talentueux et imprévisibles.

Précédemment je vous parlais d'un des grands tubes des Rolling Stones : Paint it Black.

Je ne compte plus les fois où ici même j'ai écrit à quel point je trouvais les reprises casse-gueule, soit parce qu'on s'attend toujours à retrouver l'original, soit parce que c'est trop "copié/collé", soit inversement on hurle à la trahison.
Je te laisse le choix cher Melomaniac avec ces deux versions !

The Animals sont encore dans leur période rock et rythm'n blues porté par le registre vocal d'Eric Burdon.
Ils enregistrent cette version où si le riff est reconnaissable, il est alourdi par une basse et une batterie qui assombrissent l'atmosphère malgré quelques arpèges guitaristiques.
Les paroles (avec traduction) sont remaniées mais restent fidèles à l'authentique dans l'esprit.

Changement de période et d'atmosphère radical !

Ambiance peace & love, la période hippie va laisser des traces dans la musique. Pas que...

Après une grosse période de crise où le LSD a fait des ravages, une nouvelle formation revient sous le nom de Eric Burdon & The Animals.

Changement de nom et changement de line up avec une formation anglo-américaine dont l'anglais John Weider à la guitare et au violon électrique.
En octobre 1967 sort l'album "Winds of Change", enregistré entre février et août, et question changement, c'est radical !
Exit (ou presque) le côté R&B, on baigne dans le psychédélique.

Le troisième titre de la face A est la reprise de Paint it Black, très différente de la première.
Enregistrée au festival pop de Monterey en juin 67, elle fait la part belle au violon et s'enrichit d'une impro qui porte le titre à 7 minutes environ.

C'est le producteur américain Tom Wilson qui imposera cette piste, contre la volonté du groupe, et c'est tant mieux car c'est une version certes très différente mais musicalement très intéressante.
Paint it Black sous influence psychédélique, c'est moins déprimant.