VAYA CON DIOS - Les indémodables

As-tu remarqué cher Melomaniac comme notre mémoire nous joue des tours tandis que passent les années et les modes ? C'est cruel et injuste parfois.
Les projecteurs s'éteignent, les media passent à autre chose et nous aussi.

Jusqu'à ce qu'une mélodie, une voix et un rythme viennent dépoussiérer notre mémoire tandis qu'on s'écrie "Bon dieu ! Mais c'est bien sûr ! Merde ! Comment y s'appellent déjà ?". 

Fin des années 80, tandis que le disco cède la place à la dance et la house, un groupe venu de Belgique brouille les cartes et déferle sur l'Europe en défiant les modes... et le temps qui passe.

►VAYA CON DIOS - La Belgique sous influences


12 juin, 2025

Chantal Goya - 50 ans de carrière

Chers Melomaniacs qui avez été parents de pitchounes fin des 70s, début des 80s, voilà un billet qui va vous faire remonter le temps à la vitesse de l'éclair !

Vous est-il jamais arrivé de tomber par hasard sur une nouvelle qui vous fait vous exclamer : "Naaan ?! Putain j'le crois pas !" ?
C'est ce qui m'est arrivé en début de semaine en découvrant une info que je ne cherchais pas.

Chantal Goya a fait son retour sur scène au mois de mai.


N'étant pas branchée potins, je ne me demandais même pas si elle était encore vivante et pourtant elle a été très présente dans ma vie !
Pendant plus d'une décennie la maison fut hantée par d'étranges créatures, le Papa Mille Pattes, Pandi Panda, Marie-Rose, son Soulier magique et son Lapin flingueur. Et Bécassine ! Comment l'oublier ?
Après l'école, le week-end quand le temps était à la pluie c'était le supplice ! "Allez maman, met nous Chantal Goya, siteplait". Quand ma fille est revenue du Palais des Congrès, j'étais au bout de ma vie !

Le "phénomène" Chantal Goya

Chantal Goya a fêté ses 83 ans avant-hier et pourtant, même si le temps a laissé son empreinte, le visage, le sourire et le regard sont toujours étonnamment juvéniles. 
Quand la journaliste de "Ma France", Wendy Bouchard, lui demande quelle est sa "routine beauté" la chanteuse tombe de l'arbre (magique, forcément) car tous ces trucs là, elle s'en fout. "De l'eau froide, du savon et de la crème Nivéa" répond-elle en se marrant.

Ce qui la maintient en forme c'est probablement un optimisme indécrottable et une force de caractère insoupçonnable derrière le visage de gamine attardée. 
C'est une battante qui a résisté à tout, ou presque. Le cancer, les deuils, la dépression, l'alcoolisme, la ruine complaisamment relayée par la presse caniveau, elle a tout affronté.

Décembre 1985, une émission faillit mettre un coup d'arrêt définitif à la carrière du couple Goya / Debout, complices de tous les spectacles de la chanteuse. 
Animée par Patrick Sabatier, le "Jeu de la Vérité", sous forme de questions directes du public aux vedettes qui ont juré de dire la vérité, tournera souvent en tribunal populaire et Chantal Goya ne sera pas épargnée !

Pensez-vous qu'il soit nécessaire de paraître une toute petite fille aux yeux des enfants que vous confinez dans un système abêtissant ?

La question désarçonne l'artiste qui part en vrille en mimant Le Lapin, attitude qu'elle conservera tout le long de l'émission. Les téléspectateurs ne lui pardonnent pas et sa carrière marque un coup d'arrêt.
Pendant près de 40 ans Chantal Goya ne décolèrera pas, estimant avoir été piégée par une question en réalité préparée par l'équipe de Sabatier, ce que le Figaro semble accréditer dans un article du 03/10/24 alors que se prépare le retour de la chanteuse.

 "Je représente quelque chose qui n'existe plus"

Quelle réponse plus flamboyante pouvait apporter Chantal Goya, même 40 ans après ?
Patrick Sabatier a définitivement disparu dans le naufrage de la 5, barbotant chez Hanouna pour défendre la fameuse émission alors que Chantal Goya s'est remise en selle.

Certes, elle n'est pas revenue au grand galop, c'est presque en cowboy solitaire qu'elle a continué à arpenter ce far west qu'est le show-business. 
Solitaire, vraiment ?

"On m'a longtemps prise pour une conne, maintenant je suis une icône"

Prétentieuse, Chantal Goya ? Pas du tout.
Cette déclaration faite à l'équipe du Figaro venue l'interviewer dans sa maison près de Châteauroux en mai dernier colle à la vérité. 
Si les téléspectateurs de 1985 ont crucifié l'artiste après sa prestation télévisuelle, pour des centaines de milliers d'enfants elle est une fée qui les fait voyager dans un pays où les rêves deviennent réalité. Quand ils la rencontrent, la question est presque toujours la même : "Tu t'appelles Chantal Goya comment ?".


Dans les années 90 elle devient une icône gay, aux côtés de Dalida et Mylène Farmer. 
Plus récemment un de ses anciens fans la contacte : il demande sa permission afin d'utiliser un des titres de Chantal Goya comme pseudonyme, Bouba le petit ourson. Car Booba, le célèbre rappeur qui clashe plus vite que son ombre est un fan de Chantal Goya qu'il respecte.
Tout comme Mick Jagger qui l'invite en Touraine et à qui elle offre le DVD "Le Mystérieux Voyage de Marie-Rose" afin que son petit fils apprenne le français en s'amusant. La star britannique pousse Chantal Goya à publier ses spectacles dans différentes langues. Cela ne se fera pas car aucun producteur ne veut prendre le risque.

"Tu les reverras dans quarante ans !"

Pour celle qui se rêvait reporter de guerre, qui fut actrice par hasard et chanteuse par accident (elle ne s'est jamais considérée comme une bonne chanteuse); ce n'est pas le premier come back.
C'est en revanche le plus chargé en émotion.

Intitulés "50 ans d'amour", le spectacle et la tournée peuvent paraître un pari fou. 

Si elle reconnait avoir "pris du bidon", elle évacue le problème de ses pertes d'équilibre arguant de sa bonne santé et sachant que sur scène les artistes feront une petite entorse à la chorégraphie pour venir prêter un bras secourable.

Pari fou aussi parce qu'elle en est consciente, les enfants ne sont plus les mêmes et son monde enchanté peut paraître has been. Ce n'est pas un nouveau spectacle, mais une sorte de medley..
Les costumes, œuvres des couturières de l'Opéra de Paris, ont été soigneusement entreposés et entretenus dans la propriété de l'artiste. Les décors aussi sont là, reproduits à partir des dessins originaux.

Mais quelque chose d'autre a survécu qui ne peut pas être préservé sous des housses : la magie. 
C'est une évidence dès cette première représentation du 25 mai où 7 000 spectateurs se pressent au Palais des Congrès.

La prophétie que Barbara avait faite à Chantal Goya se réalise.

Pendant près de 50 minutes j'ai visionné le spectacle sur le vlog de Nico et j'avoue : j'ai marché à fond ! 

Grands parents, parents, simples fans comme Nico et sa bande, les grands chantent à tue-tête un répertoire qu'ils connaissent par cœur, tapent des mains et hurlent leur plaisir. Quant aux enfants, ils ne sont pas en reste, emmenés une fois encore dans cet univers taillé sur mesure pour eux par Chantal Goya et Jean-Jacques Debout son mari et complice depuis 60 ans.


 La magie vient aussi de la scène où les tableaux s'enchaînent autour d'une Chantal Goya peut-être un peu moins souple (bon, cela dit, elle n'a jamais été une ballerine) mais comme inchangée, immuable.
Il ne fait aucun doute que sa source de jouvence c'est ce public qui la suit, l'ovationne et la plébiscite avec une fidélité inébranlable. 
Elle le sait, elle leur dit semblant s'adresser à chacun.

Et moi, quarante ans plus tard, je comprends enfin une chose : pour Chantal Goya, sa plus belle histoire d'amour, c'est eux. 
"Le public c'est [sa] famille".

►Billetterie (3 spectacles) 

 


7 commentaires:

  1. Bonjour ! Bonjour !
    Je suis passée un peu à coté de cette artiste .
    Ce que tu en dis la rend plutôt sympathique et puis si cela a fait le bonheur des enfants
    c'est déjà beaucoup .
    Kiss

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    1. Youhou !
      Veinarde !!! 😄😄
      J'ai fait un petit tour de la presse sur plusieurs années et de reportages en interviews j'ai découvert une sacrée bonne femme bien loin des caricatures.
      Apparemment, question bonheur, elle fédère du monde ! Heureusement que personne ne m'a vue chanter en souriant benoitement !
      Bizzzzz

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  2. j'etais petit elle etait deja là
    ah ah ah

    merci de ce bel hommage a la mamie preferee des enfants et des grands
    elle a marqué l'histoire de la variété des enfants et restera la par ses titres

    tiens une rareté, elle chante en hollandais eh eh eh
    https://www.youtube.com/watch?v=Y15WdtkXTQ8

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    1. Ha ! Ha! Sympa !
      Je confirme mon utilisation de l'adjectif "immuable" : pour tout le public, elle est toujours Marie-Rose et pas du tout une "mamie" ! C'en est vraiment étonnant !

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  3. ah ! Chantal Goya, enfant je l'ai adoré, je l'avais vu en concert à l'âge de 10 en octobre 1984 au palais des sports de Lyon avec ma grand mère .Puis un jour , je l'ai détesté et j'ai littéralement rayé le 45 tours "Les malheurs de Sophie" que mes parents m'avait offert 5 ans plus tôt .... J'ai beaucoup de respect pour cette femme qui, en plus, a débuté au cinéma avec Jean-Luc Godard. Tu mentionnes P

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  4. Tu mentionnes, Pixelie, ce maudit vendredi 13 décembre 1985 chez Patrick Sabatier au "Jeu de la vérité, ce salopiaud ne l'a pas loupé et au final, comme tu le dis, c'est lui qui est passé à la trappe ..la méchante sorcière l'a bouffé tout cru et Marie-Rose est toujours là.

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  5. Hello Jerry
    Comment, ou pourquoi, es-tu passé de "je l'ai adorée" à "je l'ai détestée" ?
    Pour attaqué physiquement et symboliquement son disque, il fallait une sacrée motivation, non ?

    Je n'ai pas abordé son parcours ici car ce n'était pas le thème mais c'est vrai que son parcours est atypique.
    Me trompé-je mais je sens comme une légère jubilation quant au sort de Sabatier ? 😁
    Tu sais ce qui m'a frappée (même pas mal !) en préparant cet article ?
    C'est le fait qu'elle semble inchangée ou presque. Alors qu'il est douloureux d'entendre ou de voir certains s'accrocher à la rampe, j'ai eu l'impression de la retrouver telle que je l'ai laissée il y a plus de 30 ans.
    Bises

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