Raflum - "Melodies of forest and springs"

En septembre dernier nous fêtions l'arrivée de l'automne avec un artiste chinois et sa musique pleine de poésie : Raflum. 

Tandis que pour nous convaincre que le printemps est bien là, nous sommes obligés de regarder le calendrier, il nous faut à nouveau toute la sérénité de Raflum pour entrer dans les beaux jours comme on entre dans pas encore très chaude.

Ce fut un de mes très gros coups de cœur de ces dernières années (autres que Metal), ce qui valait bien un petit "up".

Raflum, un mystère dans l'Empire du Milieu

Raflum est le projet solo de Han, compositeur originaire de la province du Sichuan, et qui depuis 2009 sort ses albums au rythme de l'eau tranquille sous le label Pest Productions, dédié au... métal extrême voire très extrême.

On peut s'en étonner mais j'imagine que dans cette contrée aussi riante qu'ouverte, la scène underground a peu de débouchés. Ça relève presque du miracle que cette scène existe et que ses artistes ne finissent pas en camp de rééducation pour manque d'orthodoxie !

Depuis mon premier billet, la notoriété de Raflum a dépassé la sphère métalleuse, portée par les réseaux sociaux en premier lieu mais désormais par la presse spécialisée et les webzines.

Le choc de la guerre russo-ukrainienne a hâté le brutal éveil de la Chine contre lequel Alain Peyrefitte nous mettait en garde, et qui nous fait désormais regarder le dragon chinois avec crainte.

Dans ce contexte géopolitique à tout le moins incertain, la musique de Raflum parait presque extra-terrienne. Présentée comme néo-folk inspirée par des groupes nordiques, elle allie sonorités occidentales et extrême orientales pour devenir mélodie éthérée.

La meilleure description vient de Pipiou, en commentaire de la présentation de  l'album "Forgotten Woods"...

 ... l'impression d'un silence apaisé tout autour

Sorti en 2013, 2 ans après Forgotten Woods..., Melodies of Forest and Springs peut paraître très similaire aux oreilles profanes.

Mêlant inspirations néo folk norvégiennes (tournées vers la nature) et mélodies chinoises ancestrales, Raflum garde la même architecture.
Comme le laisse présager la cover, nettement moins sombre que celle de l'album précédent, Raflum passe du rythme de la forêt qui s'ensommeille pour affronter l'hiver à celui plus léger et un peu plus rapide de l'éveil printanier, quand la faune chante entre giboulées et éclaircies.

La guitare, aux cordes volontairement plus pincées, répond au shakuhachi (flûte japonaise d'origine chinoise), pour une musique toujours introspective.
Et soudain la vie s'apaise...