Mais puisqu'on te dit que c'est l'printemps !

C'est encore le printemps #2

 Le printemps est LA saison où chansons et musiques fleurissent comme pâquerettes dans les prés. D'un continent à l'autre les artist...

21 janvier, 2025

Jacques Brel : une vie à mille temps

Jacques Brel...

Ce grand Belge à la silhouette dégingandée est entré au panthéon des poètes/chanteurs français.
Avec Brassens, Ferré, Ferrat ou encore Barbara il incarne cette génération qui portait les sentiments à bouts de portées, bardes de l'intime et d'une forme de liberté aujourd'hui presque éteinte.

"Le grand Jacques" était un personnage !
A tous les sens du terme.
Un personnage à facettes, que l'on adorait, que l'on détestait ou qu'on adorait détester. 

Pendant longtemps j'ai voulu écrire ici sa biographie.
J'ai patiemment accumulé une impressionnante documentation et finalement...


... J'y ai renoncé. Temporairement ? Définitivement ?
Je ne le sais toujours pas à l'instant où je réactualise ce billet.

Une biographie, c'est factuel.
Des dates, des faits mais pour complète et renseignée qu'elle pourrait être, aucune biographie ne pourra jamais approcher la complexité du bonhomme, ni même effleurer ses paradoxes.

Entre Jacques et Brel, le Janus de la chanson

Nous connaissons tous les titres majeurs de son vaste répertoire et c'est Brel le Poète.
Truand intellect dans "La Bande à Bonnot", instit victime d'une élève mythomane dans "Les Risques du Métier", ou encore dépressif suicidaire et pot-de-colle dans "L'Emmerdeur", on a aimé Brel l'acteur.

Chacun de nous a sa propre image de Brel, souvent idéalisée voire très idyllique.
Car l'homme était parfois détestable. Derrière le pourfendeur des conventions se cachait un homme aux idées étriquées voire carrément réacs. Héritage d'une famille bourgeoise qu'il détestait ?

On le sait lapidaire, mais à quel point ?!


En 1968 Brel a quitté la scène mais à New-York une troupe d'artistes lui rend hommage en reprenant ses succès en anglais dans un spectacle intitulé Jacques Brel is alive and well and living in Paris (Jacques Brel est en vie et en forme et il vit à Paris. Le spectacle lui offre une notoriété aux USA mais également en Grande-Bretagne où, succès oblige, le spectacle est joué à Londres notamment.
Dans la salle, un jeune spectateur qui est en train de se faire un nom dans la chanson, tombe amoureux de la chanson Amsterdam en particulier, du répertoire de Brel en général. C'est David Bowie.

Devenue une vedette, en 1973 Bowie est de passage à Paris. Toujours aussi admiratif du chanteur belge, Bowie demande à rencontrer Jacques Brel. Le journaliste Jérôme Soligny rapporte la réponse de Brel dans la biographie qu'il a consacrée à David Bowie.

Comment un pédé pareil peut-il croire que je pourrais avoir envie de le voir ?!

Cet homme qui aimait aimer était un égoïste, parfaitement réac, ayant sur les femmes des idées qui auraient emballé le plus antiféministe des hommes ! A se demander, quand on écoute Mathilde ou Madeleine, portraits de femmes cruelles se jouant d'hommes que l'amour submerge et fragilise, s'il ne règle pas quelques comptes... .

Brel, c'est une incroyable pugnacité mais aussi de grands moments de découragement et de fragilité.
Le fantaisiste Sim, fidèle de l'émission "Les Grosses Têtes", y raconta un jour cette anecdote que je vous livre de mémoire.

On courait le cachet et Jacques et moi avions été engagés dans un cabaret de seconde zone. On galérait à l'époque ! Jacques a chanté dans le brouhaha des mecs bourrés et quitté la scène dans l'indifférence. Il était complètement découragé.
On s'est assis sur un banc et Jacques s'est soudain foutu en rogne. Il s'est levé pour fracasser sa guitare. Je lui ai crié "Jacques ! Fais pas le con !" et j'ai essayé de lui remonter le moral. Il s'est calmé et je lui ai rendu sa guitare. On a trouvé d'autres engagements. La suite, vous la connaissez.

Égoïste mais généreux, réac mais anticonformiste, misogyne mais éternel amoureux, fidèle et bigame de cœur... Fascinant bonhomme qui ne pouvait pas se passer des autres mais ne se faisait aucune illusion sur eux.
Fascinant bonhomme encore que celui qui ne fera jamais de concession pour vivre Libre.

Au lieu d'une biographie désincarnée, je vous propose ce portrait pointilliste d'un homme sensible et torturé, peint par ceux qui l'ont connu et aimé.




4 commentaires:

  1. merci de cette biographie
    j'ai toujours bien aimé l'artiste chanteur et comedien
    j’adore son film "Mon Oncle Benjamin", par exemple

    merci de ce moment avec le grand Jacques

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    Réponses
    1. Hello !
      Ce n'est pas à proprement parler une biographie.
      Ce qui m'a frappée dans ce documentaire, ce sont certains témoignages en toute bonne foi où on présente des travers qui seraient inexcusables chez le commun des mortels mais qui ici sont presque présentés comme l'expression du génie. "Selon qui vous soyez riche ou puissant...".
      Il n'en reste pas moins que l'on y découvre Brel autrement.

      J'ai vu ce film il y a trrrrrès longtemps mais il ne m'a pas marquée.
      Par contre, j'avais adoré "Les risques du métier", film qui reste d'une actualité saisissante.

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    2. Bonjour,

      je regarde le reportage par morceaux
      interessant de savoir sa vie par les proches

      souvent je ne m'interesse qu'aux oeuvres des vedettes
      leurs vies privées c'est a eux,
      j’aime pour ce qui a été fait, est fait, sera fait en artistique
      pas en vie intime,
      chacun a le droit a sa vie, et si rien n'est dit on doit ce respect de chacun
      la vie de chacun en secret, en privé vedette ou pas
      ah ah ah
      sauf s'ils font la une avec un fait d'hiver ou d'ete eh eh eh
      .
      .
      Pour ce vendredi
      Je viens sur vos blogs, mes amis
      Pour à tous souhaiter en ces lieux
      Un bon weekend bien heureux

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    3. Hello Astérix !
      Depuis le temps que tu "feuillettes" ces colonnes; tu auras noté que le côté pipole m'intéresse peu et si je l'aborde c'est le plus souvent parce que je pense que ça a une certaine importance (comme par exemple la relation amoureuse entre Marie-Paule Belle avec Françoise Mallet Joris,, les deux formant un binôme artistique) ou une incidence sur leur œuvre, mais aussi parfois pour le côté un peu extraordinaire comme les 40 ou 52 enfants d'Aston Barrett.

      Pour ce qui est de ce documentaire, je l'ai sélectionné car il livre quelques clefs de son inspiration mais aussi montre la complexité de cet homme qu'on retrouve dans certains titres. Il a été au bout de ses rêves en tout cas !

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