Parmi les fleurons du groupe Pernod-Ricard figure une boisson qu'on trouve rarement à l'heure de l'apéro mais qui fait les délices des jeunes : Orangina™, la petite bouteille qu'il faut bien secouer "pour décoller la pulpe du fond".
Face à l'ogre américain Coca Cola™ le soda tricolore fait de la résistance pour ne pas être absorbé par le géant américain avec une communication plutôt bien pensée puisque Coluche reprendra le slogan de la marque dans un de ses sketches.
Mais pour résister la marque française doit s'imposer sur le marché mondial et penser une communication moins hexagonale. En 1989 Orangina réussit un coup de maître avec un des premiers tubes sponsorisés qui deviendra un tube de l'été : Lambada.
Lambada : "emprunt"culturel sans scrupule
Très fortement inspirée (pour ne pas dire "pillée") du tube bolivien Lloranto se fue (1981), Lambada est servie par un clip calibré pour la marque : jupes et robe jaunes très sexys, danse à la fois rythmée et lascive, amours d'ados sur paysage de vacances et bien sûr les petites bouteilles rondes qui évoquent les maracas.
A noter que Pernod Ricard ne perd pas le nord avec la bouteille de Ricard™ très suggérée en arrière-plan, sur l'étagère du bar.
Derrière le côté très festif de la pub se cache une histoire peu glorieuse de vol car ni les concepteurs de la pub, ni le groupe Kaoma n'ont jugé utile de consulter les créateurs de cette chanson. Il faudra une longue bataille juridique pour que Los Karjas soient enfin reconnus comme auteurs-compositeurs-interprètes de ce tube.
Ce sera un véritable phénomène mondial et les ventes de singles explosent, boostant la carrière du groupe Kaoma et de sa chanteuse Loalwa Braz Vieira qui connaissait déjà le succès en France.
La chanteuse brésilienne connaîtra une fin tragique en janvier 2017 : on retrouvera son corps carbonisé dans sa voiture dans la région de Rio, après que des hommes aient envahi et incendié l'hôtel qu'elle possédait avec son mari.
Mais personne n'oubliera sa voix chaude.
Il est vrai que quelquefois, derrière des tubes (comme celui-ci), il peut y avoir des drames, du pillage, une méconnaissance... on s'attarde plus au produit fini et on ne cherche pas plus loin.
RépondreSupprimerBonjour Fred
SupprimerA notre échelle de simples auditeurs je dirais que c'est excusable, au nom de la méconnaissance effectivement.
Mais là où ça ne l'est plus à mon avis, c'est au niveau des professionnels.
Il y a ce cas mais, je ne sais pas si tu te rappelles mon article sur "La Foule" de Piaf, là j'en suis tombée de l'armoire.
Étant une fouineuse invétérée, j'essaie autant que possible de chercher et de partager mes découvertes.