21 juillet, 2024

The Days of Pearly Spencer - David McWilliams and covers


Dans la vie, il y a des souvenirs, plein !
Des souvenirs heureux, qui font du bien, et des souvenirs très moches qu'on voudrait bien oublier.

Après plus d'un demi siècle ça marche plutôt pas mal sauf que tout à coup une chanson ressurgit et tout est à refaire !
La mélodie, les paroles que désormais on comprend, une phrase musicale qui se répète comme le supplice de la goutte d'eau, et vlan ! La madeleine de Proust prend un goût dégueulasse.

The Day of Pearly Spencer, c'est un peu tout ça. 


McWilliams rejeté par l'Angleterre, adopté par le monde

Le jeune chanteur irlandais David McWilliams est un illustre inconnu quand en 1967 il présente sa chanson à la BBC qui a le monopole de la diffusion au Royaume-Uni.

La radio publique anglaise refuse le titre, arguant qu'elle est trop diffusée sur Radio Caroline, une radio pirate fondée par un Irlandais et qui émet à partir d'un bateau, le Frederica, mouillé dans les eaux internationales.
Avant même d'avoir commencé, la carrière du chanteur semble devoir s'arrêter là malgré la campagne de pub de sa maison de disque.

Pearly Spencer repêchée par la France

A Paris un jeune producteur-animateur de radio, Gérard Klein, reçoit le 45 tours.

Pour ceux qui n'ont pas connu cette époque, la face A présentait la chanson phare et la face B des chansons secondaires, bouche-trou de ce type de produit.
Gérard Klein ne s'arrête pas au titre principal Harlem Lady et passe à la face B, The days of Pearly Spencer. Coup de foudre et France Inter sera la première radio à la diffuser.

Le succès est immédiat et la jeunesse de l'époque fait un triomphe à la chanson qui passera en boucle dans les juke box. The Days of Pearly Spencer devient un tube dans toute l'Europe et aux USA, puis bien au delà... mais pas en Grande Bretagne. Les Anglais ont la rancune tenace, surtout quand il s'agit des Irlandais qu'ils traitent à l'époque comme des colonisés.

Bien que David McWilliams ait enregistré 3 albums, après sa mort en 2002 la postérité ne retiendra que ce titre, très sombre  (se rappeler la situation politique de l'Irlande en 1967).

Paroles et traduction.

 

 

Les jours de Pearly Spencer auraient pu s'arrêter là et connaître le sort de nombreux mono succès qui sombrèrent dans l'oubli, attendant que quelqu'un le sorte de temps en temps de la poussière.
Mais ce tube séduira de nombreux artistes aux styles divers et venant de divers horizons. Sans compter les reprises par des amateurs ou groupes locaux.

David McWilliams à l'épreuve du temps

Des Néo-Zélandais Avengers qui en font une reprise en conservant l'intensité dramatique à la version doom de Nornes, The Days of Pearly Spencer sera décliné en des styles multiples et parfois surprenants.

Version déconcertante de David Bowie ou de Kamille en mode ragga, toute en émotion chez Mandy Bingham et chez les Vétérans du Vietnam, en mode folk avec le duo israélien Marple ou teinté country avec les Français de Quai Ouest, elle prend un coup de jeune avec les versions dance de Mike Harmmond ou Gigi D'Agostino.
Plus étpnnante est la version de l'Espagnole Ana Belen qui en fait un chant de liberté sur fond marin et qui perd de son romantisme douloureux dans un mix un peu trop martial-disco. Mais je vous ai réservé le meilleur pour la fin avec le yéyé Frank Alamo. Enfin, quand je dis "le meilleur", je pense que ça se discute...



6 commentaires:

  1. Ah lala ça ne nous rajeunit pas, quel souvenir ! On avait le disque à la maison, il a tourné !

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    1. Comme tu dis !
      Personnellement, pour les raisons que j'évoque au début de l'article, je n'ai jamais acheté ce disque malgré la fascination que ce titre exerce sur moi. Et c'est douloureux de l'entendre...

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  2. grand titre que je connaissais , mais je ne connaissais pas le nom de l artiste
    le final de Bowie est magnifique

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    1. Curieusement, je n'ai pas du tout accroché à cette version. Celle de Mandy Bingham me touche beaucoup plus.
      Mon rapport personnel à ce titre fausse probablement mon objectivité.
      Par contre, la version de Frank Alamo m'a touchée, mais pas au bon sens du terme : pour dire les choses clairement, je la trouve à chier !

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  3. merci de ces infos sur cette chanson tube et les covers
    une belle selection et je decouvre la version gauloise que je ne connaissais pas du tout

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    1. Bonjour Phil
      J'ai découvert la "version gauloise" en préparant cet article et... je l'ai recouverte vite fait !
      Outre cette voix horripilante, le texte est d'une affligeante mièvrerie, même pour l'époque ! Frank Alamo, secondé par Monty, a ôté à ce titre tout ce qui en fait le charme.
      Y a des reprises parfaitement dispensables et c'en est une !
      Bisous

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