VAYA CON DIOS - Les indémodables

As-tu remarqué cher Melomaniac comme notre mémoire nous joue des tours tandis que passent les années et les modes ? C'est cruel et injuste parfois.
Les projecteurs s'éteignent, les media passent à autre chose et nous aussi.

Jusqu'à ce qu'une mélodie, une voix et un rythme viennent dépoussiérer notre mémoire tandis qu'on s'écrie "Bon dieu ! Mais c'est bien sûr ! Merde ! Comment y s'appellent déjà ?". 

Fin des années 80, tandis que le disco cède la place à la dance et la house, un groupe venu de Belgique brouille les cartes et déferle sur l'Europe en défiant les modes... et le temps qui passe.

►VAYA CON DIOS - La Belgique sous influences


10 mars, 2022

Henri Ratsimbazafy - Ton Lamba Blanc

Y a des jours comme ça où la mémoire fait l'école buissonnière et remonte le temps, et parfois la nostalgie fait un bout de chemin en sa compagnie.

Retour dans ma prime enfance, alors que je n'avais pas encore l'âge de l'école maternelle.
Nous partagions notre temps entre Tana (pour Antananarivo) et la superbe plage de Majunga où je vis pour la première fois un groupe, les Béryls (pierres semi précieuses dont regorge le sol malgache).

Haute comme trois cerises à genoux et toute fière de mon nouveau lamba (ou lamb) cousu par notre ramatou Paulette, j'assistais à une fête locale.
Sur la scène, des beautés locales agitaient avec grâce leur étole tandis que j'essayais de suivre scrupuleusement la choré.

Ton Lamba Blanc de Henri Ratsimbazafy fut mon tout premier disque !

En 1960 La Grande Île (comprendre Madagascar devenue la République Malgache) est encore un département français et celui qui va devenir la star toujours incontestée de la chanson malgache sort un des premiers disques pressés sur place.

A cette époque le disque vinyle n'est pas encore une mode mais le support musical incontournable, accessible  au grand public.

Le premier grand tube malgache

Si à la métropole il est un bien de consommation courante, dans les Îles il en est à ses balbutiements et peu accessibles à la majorité des Malgaches.

Si pour les "métros" installés à Madagascar et à la Réunion (où on les appelle les Zoreils) l'avion leur permet d'accéder facilement aux hits à la mode, pour les Malgaches tout est à construire ou presque.
En 1937, Raoul de Commarmond s'installe à Madagascar pour le compte de Polydor.
En 1953 il crée le premier studio de pressage dans les locaux du cinéma Métro à Tananarive (actuel Antananarivo) pour le compte du label Decca et c'est en 1960 qu'il crée le label à la tête de zébu,  Discomad,  qui produira la plupart des artistes locaux.

La première star malgache

Henri Ratsimbazafy, né le 29 mars 1933, commence sa carrière d'auteur, compositeur, interprète en 1950 mais il lui faudra une décennie pour se faire un nom sur la scène malgache, puis sur les scènes réunionnaises où il tourne avec les orchestres locaux.


Amateur d'opérette, il mêle les sons malgaches, créoles (Réunion) et yéyés (Je n'aime pas le twist). Ce premier 45T va l'imposer, dans les Îles comme en métropole et marquera les débuts d'une longue carrière jalonnée de plus de 250 titres.
Quatre-vingt dix and de carrière, c'est pas mal !

Certains sites attribuent la paternité du titre Le Lamba Blanc à Pierre Roselli, autre chanteur malgache mais celui-ci ne fit que le reprendre à partir de 1970.

Je vous livre la version originale de 1960 que j'écoutais bébé, dans son jus avec le crachoti du tourne-disque , et une plus récente et plus kitchounette :)

Dans les deux cas, soleil et dépaysement garantis !!!

Version d'origine

 

Le clip




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