"New York New York" - Liza Minnelli (DTC "Caroten Man" !)

 "Happy birthday to you, mister President" susurrait Marilyn à JFK.

Aujourd'hui les États-uniens fêtent un nouvel anniversaire, celui de la première année du deuxième mandat de Donald Trump.
Une année... agitée, c'est le moins qu'on puisse dire !

Tandis que la jeune dictature se met de plus en plus en place, c'est la ville de New York qui a réservé un "beau et grand" anniversaire.
A sa façon.

Et quelle meilleure ambassadrice de New-York trouver sinon la grande Liza Minnelli ?

Je dois confesser, cher Melomaniac, le plaisir pervers que j'ai à rédiger ce billet !

Liza Minnelli, la résistance passive ?

Pendant que nous dormions, des états élisaient leurs nouveaux gouverneurs et malgré les tripatouillages et menaces des républicains, ce sont les démocrates qui ont remporté la Pennsylvanie et la Virginie touchées de plein fouet par "le grand et beau projet" de Trump, et le New Jersey où les hispaniques ont lâché les républicains suite aux horreurs commises par l'ICE (Immigration and Customs Enforcement, autrement dit police de l'immigration et des douanes), appelée désormais "gestapo" par nombre d'Américains.

Attention, ça va toujours loin quand New York se met en colère ♫  

Mais le plus formidable camouflet a été infligé par la ville de New York qui, si elle n'est pas la capitale administrative est celle que le monde regarde.

Dans la guerre ouverte que Trump mène contre les états et les villes démocrates, il n’utilise pas que la force armée mais également la coercition financière, en gelant les aides fédérales pour la réparation et l'extension de lignes du métro new-yorkais, même après les deux impressionnantes inondations de cet été.
Les habitants de la "grosse pomme" ont modérément apprécié et l'ont fait savoir par leurs votes lors de l'élection municipale d'hier ! 
Si des candidats Andrew Cuomo (indépendant) et Zohran Mamdani (aile gauche du Parti Démocrate), le premier semblait favori, le soutient de Donald Trump à Cuomo a fait basculer le scrutin en faveur du candidat "socialiste" et musulman, un ouragan politique dans la ville du 11 septembre. 

Mais quel rapport avec Liza Minnelli ?

Lizza Minnelli, la Culture avant tout

Bien qu'elle n'ait jamais fait mystère de ses opinions progressistes et inclusives, la star ne s'est jamais impliquée aussi ouvertement que certains de ses homologues tels Harry Belafonte, Bruce Springsteen ou encore Robert de Niro.
Il fut un temps où Liza Minnelli se produisait à Mara Lago (résidence du milliardaire) et où Trump assista un de ses mariages.
Mais ça, c'était avant !

Kennedy Center : Liza Minnelli vs Trump ?

Les premières frictions ont commencé en 2023 alors que Donald Trump annonce qu'il sera candidat pour un deuxième mandat. 
Pour montrer à quel point les grands de ce monde l'admirent, il annonce la publication d'un livre; compilation de courriers personnels que lui ont adressés des célébrités de tous horizons, dont Liza Minnelli. Mais fidèle à lui-même, il "omet" juste d'en informer les intéressés et de leur demander leur accord comme la loi l'exige.
Informée par hasard, la star n'a pas apprécié et le lui a envoyé dire par conseil interposé.

Ce n'est qu'un petit nuage dans le ciel encore bleu de leurs relations, mais ce petit nuage semble porteur d'un gros orage à venir.

Bien qu'en raison de sa maladie les apparitions publiques de la star soient de plus en plus rares, ça ne lui a pas coupé le sifflet et Trump va le découvrir dès le mois de mai 2025.

Toutes les dictatures, naissantes ou installées, se caractérisent par la main-mise du pouvoir sur la Culture et l'information.

Peu après son investiture, l’égotique vieillard.se proclame président du Kennedy Center.
L'info passera sous les radars de nos media "mainstream" mais c'est un coup de tonnerre dans le monde culturel !
En guerre contre ce qui n'est pas aligné sur sa vision du monde (le fameux "wokisme") il vire les membres nommés sous l'administration Biden pour nommer des MAGA bon teint. En attendant que cette institution culturelle soit rebaptisée "Donald Trump Center" (ce n'est pas une blague) il veut rebaptiser le Washington National Opera en "Melania Trump Opera" ! Mais surtout, il s'attaque aux artistes et aux œuvres qui lui déplaisent.

Pour Liza Minnelli un cap est franchi et l'annulation du récital de son ami de longue date, le pianiste Michael Feinstein, qui devait s'y tenir dans le cadre de la Gay Pride va faire sortir la star de son silence.
Sur son compte Instagram, elle écrit au mois de mai (propos rapportés par le San Francisco Chronicle  :

Plus tôt cette semaine, mon ami le plus cher au monde, @MichaelFeinsteinsings, a lancé un cri d'alarme concernant ce qui ne peut être qualifié que d'attaque sectaire contre les arts. [...] Mon amie de toujours, @elizabethtaylor, a dit un jour… 'sans les homosexuels, il n'y a pas d'industrie du divertissement'. Bien avant qu'Elizabeth ne le dise, mes parents m'ont appris, depuis ma plus tendre enfance, à accueillir tout le monde

La vengeance de Donald Trump

Comme chaque année depuis son ouverture en 1971, le Kennedy Center honore des artistes confirmés qui ont contribué au renouvellement et au rayonnement de la culture états-unienne.

Depuis des années, le public, les fans, la presse s'étonnent - et s'offusquent - que bien que nominée plusieurs fois, la star n'ait jamais été honorée par cette institution malgré 60 ans de carrière et de nombreuses récompenses.

Le président américain a la rancune tenace et s'il fut question en début d'année de la voir figurer au palmarès, cet espoir est mort au mois d'août quand les premiers noms ont été annoncés par "Caroten Man" : Sylvester Stallone, Gloria Gaynor, Kiss... que des pro Trump.
A noter que pour la première fois aucun artiste classique ne figure sur la liste.

Faut-il s'en étonner ? Pas vraiment !

Interrogé par le webzine Showbizz 41 en juillet sut la présence de la star dans le cas où elle serait enfin honnotée , Scott Gorenstein, ancien attaché de presse, conseiller et ami de Liza Minnelli, a répondu par un ironique et laconique "Lol".
Mais devant l'insistance de Roger Friedman, Gorenstein a finalement répondu.

Personne ne mérite plus autant d'honneur que Liza Minnelli. Son œuvre est unique dans son genre. Et le Kennedy Center aurait dû la reconnaître il y a de nombreuses années. Cependant, l’administration Trump a fait du Kennedy Center une mascarade, et je doute que les millions de fans de Liza voudraient la voir se tenir à côté de [Trump] après les dégâts qu’il a infligés à notre pays

Quant à Trump, il ne souhaitait probablement pas revivre les humiliations vécues lors de son premier mandat où de nombreux artistes refusèrent de s'afficher avec lui.
Faudra-t-il attendre les 85 ans de cette immense artiste, quand Trump aura été délogé de ce qui reste de la Maison Blanche, pour qu'enfin elle soit honorée comme elle le mérite ?

Pas dans ces colonnes en tout cas !
Et tout bien considéré, il eût été bien plus humiliant d'être choisie parTrump qui ne récompense que les larbins.

Il y a bien sûr la mythique séquence du film éponyme (où on reconnait Robert de Niro).

Mais ô combien je lui préfère la prestation du 6 juillet 1986 dans le New Jersey, pour le centenaire de la Statue de la Liberté !
Celle qui rendait hommage à Charles Aznavour pour lui avoir appris à chanter non pas "en public" mais "pour" le public, jette son cœur et ses tripes sur la scène !

Difficile de trouver plus symboliq9eue en ce jour ! (voir plus haut)
Hommages, Madame Liza Minnelli !

►Paroles et traduction