Après #MeToo où des malheureuses ayant accepté pendant des années de solder leur cul pour la gloire et la célébrité ont "libéré la parole", c'est aujourd'hui sainte Camille, ci-devant fille d'un ex ministre, qui émeut les foules qui découvrent ébahies un fléau : l'inceste.
Et hop ! Un #MeToo inceste pour "libérer la parole" !
Devant ce battage médiatique, le gouvernement a enfin matière à montrer son efficacité tandis que les micros se tendent complaisamment vers des victimes célèbres transformant le Bidochon de base en Fouquier Tinville de pacotille !
Mais avant, combien de victimes anonymes ignorées par les autorités policières et judiciaires ?
Et pourtant, des voix s'étaient élevées, parfois tonitruantes d'indignation, parfois brisées de chagrin incompris.
Pardonne cette longue introduction cher lecteur mais au déballage complaisant (et lucratif !) au nom du frère, je préfère la voix ténue de la pudeur au nom du père !
Derrière L'Aigle Noir, le prédateur
Elle a 10 ans, elle est juive et c'est la guerre.
Comme tous les juifs de France, sa famille doit vivre cachée. Drôle d'enfance pour une fillette qui ne devrait connaître que le jeu et l'insouciance de son âge ! Seul réconfort, la famille qui l'entoure, la protège.
Jusqu'à cette nuit où un homme la viole.
Pas n'importe quel homme, mais celui qui est censé prendre soin d'elle et la tenir à l'écart des folies des grands.
La petite fille, c'est Barbara et son agresseur n'est autre que son père.
Les viols se répèteront malgré les signalements auprès de gendarmes qui s'en foutent.
L'enfant est devenue femme mais les plaies de l'enfance sont là, auxquelles elle doit faire face. Elle doit "libérer sa parole".
Elle le fait dans les années 70, avec des mots et des notes. Avec pudeur et avec une poésie douloureuse que peu comprendront.
Car la métaphore est sublime pour dénoncer un acte infâme ! Qui pourrait penser que cet Aigle noir, majestueux et tendre, est le prédateur qui a brisé sa vie ? Peut-être ses "yeux couleur rubis" laissent-ils entrevoir le monstre derrière l'oiseau roi...
Barbara ne reverra jamais son père.
Jusqu'au jour où elle reçoit un appel de la gendarmerie (qui s'est enfin réveillée !).
Mais il est trop tard pour qu'elle lui dise tout ce que son cœur meurtri avait à lui dire. Trop tard pour qu'il lui demande son pardon, trop tard pour qu'elle lui accorde.
A NOTER : Nantes a été écrite avant L'Aigle noir et prend un autre sens quand on connait le contexte de ces deux titres.
(source : Il était un piano noir - autobiographie de Barbara)
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